mercredi 28 avril 2021

GRAVEOLENCE - Anthropomancy

 


Encore des joyeux drilles venus tout droit du Canada, avec la ferme intention de ne pas laisser l'herbe repousser après leur passage.
Graveolence donc, formé en 2014, est à la tête d'une demo et d'un split sortis respectivement en 2016 et 2018, et propose aujourd'hui un EP plutôt redoutable, offrant un death metal néandertalien carrément grind sur les bords, mais pas que.
En effet, une des forces de ces loustics, c'est une certaine versatilité, avec des passages bien plombés de chez plombés, boueux, qui vont s'enchainer avec d'autres plus hystériques, et accompagnés de riffs parfois assez barrés.
Ces enchainements, assez fulgurants, permettent de donner un certain relief à cet EP, ce qui est fort appréciable.
Il n'y a pas de bassiste dans cette formation... voila qui chagrine un peu l'amateur de cet instrument que je suis, mais cela donne un côté rêche à l'ensemble, qui colle bien au propos général.
Pour le reste on notera un growl de bête féroce, et une production puissante, redoutable, tout en restant naturelle.

dimanche 25 avril 2021

HOBOSTEW - Legend of the Infected & Product of Conception




Cela va faire des mois que je veux lâcher quelques mots sur Hobostew. Alors allons y !
C'est un quatuor originaire de Detroit et qui verse dans le grind mâtiné de quelques touches hardcore, voir beatdown.
Deux EPs à leur actif, Legend of the Infected en 2019, et Product of Conception en 2020.
Mettons les choses au clair: Hobostew ne réinventent pas la roue. Mais ils la font parfaitement bien mouliner.
Riffs accrocheurs, me renvoyant aux Napalm Death et Brutal Truth des anciens temps, avec quelques relents thrash ici, punk/hardcore là; des mosh parts et un groove salace, de courtes salves de blastbeats; et un growl assez varié, entre l'écorché vif et la porcasse de bon aloi.
Production plutôt puissante mais sale -à point, loin de certaines prod' aseptisées. Encore heureux quand on a choisi de s’appeler "ragoût de clodo".
On appréciera également une certaine dose d'humour (I'm Hardcore, Hobocop) sans que ça tourne au grind "Juste pour rire
"©.
Product of Conception me semble présenter un poil plus de passages d'obédience beatdown, mais pour le reste, c'est deux solides EPs qui font le job sérieusement, et avec entrain.

jeudi 22 avril 2021

VALAC & GRÓGALDR - Daggers of Stygian Hatred

 



C'est bien les splits. Surtout quand ils sont de la qualité du présent objet.
Au menu, ça ne sera pas une surprise, du black metal. Du black US, dont les entités, deux "groupe-homme-seul", sont de fiers représentants d'une nouvelle vague qui n'a de cesse de montrer les dents ces dernières années. Et ce n'est pas moi qui irait m'en plaindre.
Ce que j'aime ici, c'est qu'on est à la fois dans un respect des grands anciens, tout en sonnant parfaitement actuel... en résonance parfaite avec notre si belle époque.
Valac, ou le black à la fois grandiloquent et ténébreux, sa production raw, grésillante, mais qui n'est pas là pour cacher la misère, comme ça arrive un peu trop souvent. Majesté déchue, mélodies maladives et insidieuses... on ne peut pas dire que ces deux morceaux présentés ici respirent la joie de vivre... pas beaucoup plus que la reprise de Judas Iscariot qui suit d'ailleurs.
Vous me direz que pour aller chercher de la "joie de vivre" dans le black, faudrait être salement tordu.
Côté Grogaldr, le sieur Zugarramurdi (oui, très seyant ce pseudo, n'est-il pas ?) se distingue par des riffs bien sentis, assez mélodiques et ultra-prenants comme celui qui arrive au deux tiers de Gospels of Treachery. Les tremolos infernaux sont au rendez-vous.
Une production crue mais sans excès, un chouïa moins cryptique que celle de Valac, et surtout, une saturation de guitare délectable, soufflant le chaud et le froid, éruption volcanique autant que blizzard polaire, occupant une bonne place dans le mix.
En bref, deux excellents projets dont je vous invite à aller explorer les autres œuvres respectives, vous ne devriez pas être déçu.



lundi 19 avril 2021

HINTERKAIFECK - Iniquitous Foul


 

Je laisse le loisir d'aller chercher l'origine du joli sobriquet que ces australiens ont choisi pour nommer leur groupe. Ça mettra dans l'ambiance.
Ce duo de black metal s'est formé assez récemment, et ne compte que deux demos, un split-à-trois, et ce présent premier album. Mais déjà, de quoi attirer l'attention.
Il peut-être délicat de les étiqueter précisément... quelques relents épars de Sadistik Exekution (à la différence notable que le chanteur ici, ne semble pas avoir choisi de dire "Fukk" un mot sur deux), côtés punk/grind/powerviolence, ritualiste, heavy, bestial/warmetal, épique... ils ne veulent pas se fixer, et ça, ça me botte bien.
Tu crois que t'es parti pour un riff mid-tempo en mode shamaniste du bush, et vlan !  qu'ils te foutent une volée de blasts d'épileptique dans le tarin sans prévenir !
Bringuebalé, malmené, entre ces riffs sulfureux, primitifs, puis lumineux, et que ça repart dans le bas-de-plafond, avant de te sortir un riff mélodique que tu n'en croiras pas tes oreilles !
Même la construction de l'album en entier est singulière, avec ces morceaux relativement courts et expéditifs, pour arriver à ce morceau final, Incessant Arc, qui frôle les 11 minutes, portant le coup d'estoc ultime.
Le son est naturel, assez brut de décoffrage, crasseux comme un vieux punk-à-clebs errant dans un univers à la Mad Max.
J'aime également le jeu du batteur... simple, épuré, mais juste... qui réserve le strict nécessaire de "surprise".
On notera aussi quelques invités ici et là, comme un certain Lepidus Plague de Kommodus, qui apportent un vrai plus à l'album.
En deux mots: ça tue.

vendredi 16 avril 2021

BOREAL HYMN - Tundra

 


S'il y a parmi vous des amateurs de folk/pagan metal, peut-être connaissez-vous déjà cette demo sortie en janvier 2020.
Dans le cas contraire, voila l'occasion de vous y pencher.
Je ne vais pas "mythonner", ce n'est franchement pas le style que j'écoute le plus, et ma connaissance de ces eaux-là est pour le moins réduite.
Mais ce qui est bien, c'est que la musique ne demande aucune connaissance pré-requise pour être appréciée. Juste des oreilles à peu près débouchées, et avoir laissé les dogmes, les postures, et autres préceptes limitateurs à la porte.
Pas de blasts, ou de recherche d'une quelconque brutalité ou agression; ici, règne l'envoutement, le méditatif.
Divisé en quatre morceaux, je pense que ce genre d'enregistrement doit se prendre comme un tout. D'ailleurs, on voudrait faire autrement que ça serait perdu d'avance, vu l'état hypnotique dans lequel ces compos parviennent à vous plonger, cela en à peine quelques mesures.
Point de vue production, ceci fait partie de ces demos qui n'en ont que le nom, car le son est ultra soigné, clair; mais en aucun cas, aseptisé.
Et s'il faut à tout prix lâcher un nom référence, le Bathory de la période viking, dénué de l'aspect épique, est celui qui me vient en premier lieu. Même si on est plus dans un trip ritualiste, contemplatif, et loin d'une copie sans saveur propre.
À vos guimbardes !                           



mardi 13 avril 2021

BLAST RITES - Beating the Count

 


Ouh, en voilà un qui n'a pas volé son nom !
Blast Rites, ou le death polak qui a bouffé du hardcore au petit déj'.
Il aura presque fallu 10 piges aux membres de ce groupe pour donner une suite à leur premier EP, qui tapait déjà dans la même veine.
On notera tout de même une certaine évolution... compos plus profonde, chiadée.
Néanmoins, vous l'aurez compris, ce n'est pas la finesse le fort de cette formation... on est plutôt face à une machine-à-bourre-pif impitoyable. Riffs et rythmiques, punitifs au possible.
Mon seul bémol, c'est le son de la batterie, de la caisse claire en particulier... trop étouffée à mon goût, elle devrait claquer un peu plus.
Pour le reste, c'est la bande son idéale pour vos séances de démolition dans la très tendance "rage room" de votre psychothérapeute favori.

dimanche 11 avril 2021

INCINERATE - Back to Reality

 


Deuxième album pour ce trio belge, et deuxième torgnole dans les gencives !
Incinerate avait déjà annoncé la couleur avec Amazon Violence en 2016, et le combo ne semble pas vouloir dévier d'un iota de leur trajectoire initiale.
Côté "couleurs", ils semblent toujours autant vouloir en mettre plein les mirettes... à peu près autant qu'ils vont vous décalaminer les conduits auditifs.
Tout amateur de death/thrash se doit en effet d'écouter d'urgence ce groupe, si ce n'est pas encore fait.
Certes l'originalité n'est peut-être pas leur fort... mais point de vue efficacité et conviction, pardon !
On entendra donc tour à tour des clins d’œil fortement appuyés à Solstice, Demolition Hammer, Kreator, ou encore Sepultura. Vous avouerez qu'il y a pire comme influences.
Groovy, accrocheur, sincère, et vindicatif. Comment ne pas aimer ?

vendredi 9 avril 2021

SPEAR OF TEUTA - Spear of Teuta & Scorn



Spear of Teuta est un projet solo d'un croate dont on ne sait pas grand chose, et cela tombe bien, puisqu'on s'en fout de son background.
Je me répète, mais ce qui m'intéresse c'est l’œuvre, pas le bonhomme.
Si l'on commence à compter de nombreux groupes incorporant des influences post-punk dans leur black metal, je ne suis pas sûr d'avoir entendu, auparavant, cet accord aussi bien incarné.
Il fait beau dehors ?  La végétation repart ?
Niet ! Tout faux !  En vérité, tout est gris. Couleur béton. Même les oiseaux. Même les arbres.
La misère. La vraie. Au sens étymologique. Détresse, désolation, peine, disgrâce, ennui. La totale.
Cette bàr est parfaite. Elle est grise, elle aussi.
Oh et puis cette basse... Tellement élégante dans ses tons sobres, se permettant occasionnellement de fausses sorties de route, comme pour faire croire qu'il y a encore de l'indomptable.
Curse the Roman Gods (Death Before Surrender) pour panégyrique de l'Humanité.
"Si vous désirez une image de l’avenir, imaginez une botte piétinant un visage humain... éternellement." George Orwell, 1984.

mardi 6 avril 2021

SOLARCRYPT - Rot In The Multidimensional Sewer

 


Retour au Costa Rica avec ce projet death metal mené par un gars seul tout.
Un jeunot qui ne semble pas manquer de talents, et qui, manifestement depuis sa plus tendre enfance, a bien biberonné Bolt Thrower, ainsi que d'autres adeptes de la pulvérisation-qui-prends-son-temps-mais-pas-trop.
Pas de grosses accélérations ici, donc. Encore moins de blasts, mais du bon gros mid-tempo. Encore et toujours du mid-tempo. Basique mais efficace.
On notera ici ou là quelques séquences plus punk, m'enfin ça va, les cardiaques ne prendront pas de gros risques.
Pas de séquences ultra-plombées non plus...
Là normalement vous devriez-être en train de vous dire "mais ça doit être mortellement chiant ça, de longue... nope ?"...
Et bien la réponse est NON !
Mais je ne saurais pas forcément l'expliquer par a + b...  Les riffs, s'ils sont bons, voir très bons, sont répétés, exploités au max... et là, y a comme une sorte de magnétisme qui opère.  Un champ gravitationnel semble enrober l’œuvre, et vous piéger par la même.
La production est très bonne. C'est une demo, mais ça n'en a que le nom. On appréciera en particulier cette chouette basse grouillante au fond de ces égouts multi-dimensionnel.
Primitif, un rien monocentrique, mais aussi difforme, curieusement.

dimanche 4 avril 2021

KIUKINBERG - Full Moon Veneration



Kiukinberg, Kiukinberg... mais où ai-je déjà entendu ce nom ?  Pourquoi ai-je l'impression qu'il pourrait venir d'une localité qui aurait été subrepticement évoquée dans un film comme Le Bal des Vampires ?  Pour l'heure, le mystère demeure.
La demo ici présente ne fait pas partie de ces trucs clinquants, m'as-tu-vu. Non c'est plutôt un black metal austère qui est proposé ici, occulte, à n'en point douter.
Pas de glorieuses flammes ici, juste un tas de buches consumées et rougeoyantes qui crépitent sous un chaudron dans lequel une sombre mixture bouillonne, répandant ses effluves empoisonnées dans l'atmosphère.
Sous la pleine lune, le sabbat noir vous appelle, des cris possédés, étouffés mais stridents, cette voix de sorcière, glaçante, qui vous filera la chair de poule. Sûr qu'elle en laissera quelques uns sur le carreau d'ailleurs.
Batterie et guitare se font assez lointaines... cette caisse claire qui claque parfaitement, ce jeu de cymbales énigmatique... et cette guitare famélique... et puis ces chœurs graves, ces incantations fantomatiques.
La prod' est parfaite, poussiéreuse, et qui crachote ce qu'il faut, offrant le parfait écrin pour des riffs sinistres au possible, mais qui n'hésitent pas à s'emballer occasionnellement, comme sur Bone Mother.
Et puis l'intro de Full Moon Veneration... ce sample, dont je n'ai pas encore pu déterminer l'origine, bien qu'il ne me soit pas étranger... le rire diabolique en boucle qui s'en suit, et ces notes de basse macabre...
Autant le projet principal du gus (Elegiac) me laisse la plupart du temps plus que circonspect, autant j'adhère ici pleinement. Curieux d'entendre ce que ce duo offrira à l'avenir.

jeudi 1 avril 2021

CADAVORACITY - Vitiosus Forma Exilium

 


NON-ASSISTANCE À CAISSE CLAIRE EN DANGER !

Et je pourrais en rester là. En plus, poisson d'avril, tout ça... Mais même pas (ou alors juste un peu).
En fait, qu'est-ce que vous voulez qu'on dise d'autre ?!
Allez-y, écoutez ce brutal death/grindgore parfaitement, et outrancièrement, débile, que nous offre ces Indonésiens... Vous ne comprenez rien aux riffs, ou pas grand chose ?  Non, moi non plus. Mais on s'en carre en fait !
L'intérêt (?) est manifestement ailleurs, comme la Vérité, en d'autres temps.
Quoiqu'il en soit, chapeau bas les aminches, pour avoir quiché un nom en latin là-dessus.