jeudi 30 septembre 2021

DECAYING CRYPT - DEMO MMXXI



Ooooh, une demo de death/doom vieille école, hashtags: rampant, puant, toxique.... comme ça faisait longtemps !
Blague à part, je suis évidemment conscient qu'on est pas sur une denrée rare ces dernières années. Toutefois, au milieu de la masse grouillante, quelques projets parviennent à titiller ma curiosité, et Decaying Crypt en fait indéniablement partie.
Pourtant on peut difficilement faire plus classique. Mais c'est mené avec forte conviction, que ce soit les riffs décrépis et menaçants, les assauts du batteur, qui offre un jeu assez varié sous des apparences relativement feutrées, ou bien encore ce growl évidemment caverneux, et habilement alterné de passages plus gueulard.
Aidé aussi par une production obscure, mais équilibrée, et suffisamment puissante pour une demo, même si je n'aurais peut-être pas été contre une basse moins timide dans le mix.
Le travail de composition est clairement chiadé un minimum. S'agit pas d’accoler au hasard quelques riffs plus ou moins bien sentis les uns derrière les autres, en serrant les fesses pour que ça ressemble à quelque chose au final.
Ces petits jeunes qui n'en veulent, basés à Seattle, démontrent qu'ils ont d'ors et déjà digéré leurs influences; et cette demo devrait susciter l'intérêt des connoisseurs éclairés. Bleeeuuuuaaarrggghhhhh !!!

dimanche 26 septembre 2021

NOAIDI - Runebomme


 

J'aurais voulu parler de ce EP plus tôt. Allez savoir pourquoi je n'y pensais plus. Possible que l'incessant ressac des sorties quotidiennes finit par noyer même les plus intéressantes dans la masse.
Bref.
Un genre de bm qui, s'il ne renversera pas la table, ne pourra pas décemment être qualifié d'énième coquille vide.
Car il est bel et bien habité le bestiau.
Les riffs renvoient assez largement vers la scène scandinave des 90s, Burzum et Darkthrone en tête, si l'on fait abstraction des intro et outro, beaucoup plus orientées tribal/ambient.
Mais j'y entends un peu plus qu'un simple hommage stérile.
On constate surtout un goût commun et prononcé pour une certaine sobriété, austérité. Un chant décharné convaincant.
La désolation, en somme.
Renforcée sur Endless Abysmal Hatred par une guitare qui sonne très post-punk.
Le seul truc qui me défrise quelque peu, c'est l'impression assez nette qu'on a ici une bàr, et pas un vraie batterie cognée par un vrai batteur. Certes plutôt bien gérée, et les sonorités sont pas trop dégueux... mais tout de même.
Enfin, c'est bath la mondialisation. On a là un gus Australien qui vient nous causer shamanisme Lappon. What else ?

mercredi 22 septembre 2021

SETRAKIAN - Mausoleum Silence



Proposé par un duo de musiciens Grecs, dont c'est à priori la première expérience, ce death metal, simple, sans être outrageusement rudimentaire, ne paye pas de mine.
Pas de prodiges techniques, pas de vitesse supersonique, ou au contraire de passages dooooooom. Pas de mur de son débile, ou autre coup d’esbroufe en simili non plus. Non.
Mais des compos qui se révèlent au fur et à mesure des écoutes successives, solides, et surtout pas linéaires, malgré la sobriété apparente.
Rugueuses, gavées de ces ambiances qui puent le soufre, notamment via des leads plutôt chouettes et quelques dissonances non envahissantes.
Et des riffs durs, noirs, comme l'obsidienne. Et un jeu de batterie efficace. Et un growl d'écorché. Vous voulez quoi de mieux ?
Alors nope, ce n'est probablement pas pour autant la demo de l'année... néanmoins, elle possède suffisamment d'éléments d'intérêt pour me faire guetter avec curiosité les futures réalisations de Setrakian.


samedi 18 septembre 2021

WÆRLOGA - Wærloga


 

Encore du bm ?  Oui.
Un petite demo deux titres, d'à peine douze minutes, mais qui m'a tout de même fait forte impression.
Ne demandez pas de détails sur qui est derrière la chose. D'une, vous savez que ce n'est pas ce qui me passionne, et de plus, le ou les gus en question ont choisi de volontairement rester dans l'anonymat. Tout juste sait-on que le projet est basé aux US.
Wærloga is for the glory of the Fallen Son qu'y disent. Comme ça on est raccord.
Ces compositions proposent une vision glaciale et pourtant infernale, fortement influencée par quelques grands noms de la deuxième vague de black metal, avec des claviers qui ne sont pas en second plan, mais au contraire, jouent un rôle prépondérant.
Ce sont vraiment ces nappes, terriblement 90s, qui confèrent à cette première œuvre sa superbe et une grande partie de son intérêt. Difficile de ne pas penser à Gehenna, ou Emperor.
Oh les riffs, très mélodiques, ne sont pas en reste.
Ils sont même fichtrement bien sentis, enlevés... dégageant un mépris ostensible pour l'Humanité.
Ajoutez à cela un chant qui reste, non pas discret, mais dénué de toute théâtralité superflue... réellement habité et sincère, en particulier sur le final de Enemy.
Le tout, bien ficelé, dénotant un sens de la composition certain et mature.
À surveiller de près, dans l'attente d'une suite plus consistante.

mercredi 15 septembre 2021

SPIRAL STAIRCASE - Cellar Dream



Spiral Staircase est un autre groupe-homme-seul, un autre projet de raw bm, un autre EP de haine blafarde, de l'Homme, pour l'Homme.
Trente six albums, trente sept misères, penseront certains.
En effet, on ne les compte plus, ces myriades de formations qui, depuis quelques années, se sont engouffrées dans le genre.
Et si, pour beaucoup trop d'entre elles, le résultat ne va pas au delà de bruit blanc et machine à laver en fin de vie sur cycle essorage, certaines parviennent occasionnellement à éviter cet écueil.
La frontière peut-être ténue, et évidemment sujette aux fluctuations des sempiternels goûts et couleurs de tout un chacun.
Ici, il y a, pour votre humble serviteur, de quoi relever le nez, et surtout l'oreille. Voire même les deux.
Une haine, donc... mais pas que. Un Souffle, épique, et qui mérite donc sa majuscule. Une volonté qui semble inaltérable, régie par des riffs mélodiques, néo-romantiques au possible.
Le dégueulis de nos humeurs, sublimé.

mercredi 8 septembre 2021

UPAMSU - Upamsu



La scène indonésienne en matière de raw bm commence à se faire une sérieuse réputation.
Nansarunai, Old Ornament, Lux Noctis, Obscure Skuadron, pour n'en citer que quelques uns, et maintenant Upamsu.
Les trois titres de ce EP ne s'éloignent pas franchement des canons du genre... mais il y a ici une ferveur, un souffle désespéré, mais rageur, que transmettent, et la musique, et ce chant clair, emphatique, de possédé.
Riffs poignants autant que furieux, très légers relents new-wave par ci, et occasionnellement petit parfum oriental lointain par là... une ambiance, funeste et désabusée, à laquelle il vous sera difficile de vous soustraire si, comme moi, vous n'êtes pas encore lassés de cette scène globale du raw bm, qui semble capable du meilleur comme du pire.
Ici, pas de doute en ce qui me concerne: on a le meilleur.
En espérant en entendre plus prochainement.

samedi 4 septembre 2021

BURIAL CURSE - Burial Curse


 

Oui, le créneau du death putrido-crypto-doom donne l'impression d'être un tantinet saturé.
Pourtant, si c'est votre came, et si vous n'avez pas encore succombé par indigestion du genre, je ne saurais trop vous conseiller de vous jeter corps et âme sur cet EP, orné d'une pochette qui m'a immédiatement interpellé, classique, mais tout de même quelque peu étrange.
Les deux gaillards responsables de cette offrande occulte ne sont pas des jouvenceaux de la scène. Il n'y a qu'à jeter un œil à la liste longue comme le bras de formations dans lesquelles le sieur Jared Moran (batterie et chant ici) a œuvré.
99,9% de ces formations me sont parfaitement inconnues (et je dois pas être le seul à faire ce constat), mais tout de même.
Ici, j'ai été immédiatement absorbé par la qualité des compositions.
Ce jeu varié et assez fin -si, si, j'insiste- du batteur parfaitement délectable, ces riffs chaotiques et obscurs, sulfureux au possible, ces leads de guitare hallucinés... la dégringolade ininterrompue dans les limbes infernales.
Certes, les loustics auront du mal à cacher leurs influences (Incantation, Swallowed, Ritual Necromancy...), mais qu'importe, le résultat est là: ces cinq morceaux creusent leurs sillons funestes à travers vos tympans, et jusqu'au cœur. Toute résistance est futile.
Et voila. Vous vous croyiez gavés de sombres dégueulasseries de la sorte. Et bien non: vous en redemanderez encore ! LA SUITE, VIIIIIITE ! GNNNIIIIIIIII !