mardi 28 décembre 2021

NEAN - I

 


Terminer l'année sur une note positive ?  Et puis quoi encore ?
Nean, et son premier ouvrage, me semblent tout indiqués, au contraire.
Le projet dont on ne sait pas grand chose, hormis qu'il serait de notre contrée, m'a immédiatement tapé dans l’œil, si j'ose dire.
Un (raw) black metal relativement atmosphérique et éthéré par moments, et pourtant rampant bien bas, le genre sournois. Hanté, et pourtant tellement prenant. Impérieux, symphonique ?  Oui, par légères touches éparses et de manière austère, pour un rendu viscéralement vindicatif et retors.
Les nappes de clavier n'ont de cesse de se mêler et s'entremêler avec les guitares, un voile opaque qui sait aussi se faire chape de plomb. La mélodie du malheur.
Que le tempo ralentisse ou s'accélère, reste une certitude implacable: le dédain pour ses semblables est manifeste. D'où peut-être le souhait ardent de rejoindre un ailleurs inaccessible sur ce plan, hormis peut-être auprès de la Grande Faucheuse. Et encore, comment en être certain ?
Perdu ?  Bienvenue.

vendredi 24 décembre 2021

GAOLED - Bestial Hardcore Demo


 

Comme le Port-Salut, quoi.
En dépit de ce jaune flashy, autant le dire tout de suite: le contenu est pas jojo.
Je parle d'humeur évidemment, parce que pour le reste, ces Australiens adeptes d'un punk/hardcore vicié, maladif et rentre-dedans ne font pas dans la demi-mesure.
Tempi variés, goût non dissimulé pour un martelage de plomb, riffs vindicatifs, abrasifs, quelques tremolos qui sentent le soufre, un solo à la guitar-zero, et l'aboyeur sur les nerfs. V'là l'tableau.
Le tout servi par une production relativement puissante et naturelle, légèrement cra-cra, mais rien de tel pour le genre -et pour décrasser les conduits auditifs.
J'apprécie ces compos courtes, efficaces, suffisamment variées, et j'ai nécessairement hâte d'en entendre plus. Vous aussi, sûr.


mercredi 22 décembre 2021

MOURNED - Devoured Humanity


 

Merci toute douce.
Sans toi, j'aurais bien été capable d'oublier pour de bon cette tuerie, ce répugnant condensé de violence pachydermique et gratuite (ou presque) en provenance du Massachussets.
Mourned, c'est donc un death metal des plus lourd, rugueux, des lignes de guitares ultra grasses, agrémenté d'une grosse louche de hardcore bien fat lui aussi, et pourtant l'ensemble ne dégage à aucun moment le côté lourdingue qui tape dans le vide de nombre d'autres formations naviguant dans les mêmes eaux.
C'est même paradoxalement assez fin au niveau de l'écriture, sachant jouer de la dynamique rythmique, des ambiances malveillantes aux parties plus dévastatrices et sans concession.
Ce qui me rend d'autant plus colère d'avoir pu, ne serait-ce qu'un instant, oublier l'existence de ce groupe.
C'était donc fin 2019... bon, qu'est-ce qu'ils glandent là ?  Ils s'imaginent pas qu'ils vont nous planter maintenant: on pourrait friser l'hypolipémie !

mercredi 15 décembre 2021

GRAVEVIEW - Demos '18 - '19


 

Et voilà, (encore) du death peut être pas follement original (qui a pouffé ?) mais qui sait décaper efficacement son auditoire. Figurez-vous que ça fait un sacré bout de temps que je l'avais dégoté ce truc... à tel point que je l'avais même -presque- oublié dites donc !
J'ai dit presque. La preuve.
Et pour ceux que ça passionne, sachez que leur bassiste est aussi celui d'Yngwie Malmsteen. Ah ça vous la coupe, n'est-ce pas ?
Ok, on est plus sur un produit de première fraicheur, mais est-ce une raison suffisante pour jouer les distants avec ce death metal franchement bien gaulé ?  Tantôt rampant et menaçant, usant occasionnellement de quelques dissonances et autres harmoniques naturelles, partant sur des parties plus ou moins rapides et sauvages, avant de plomber l'ambiance ou de lancer une séquence groovy, à l'envi.
De fait, ces compos tiennent carrément la route malgré ce classicisme évident, et supportent bien les écoutes successives.
La prod' est plutôt chouette. Vous savez: un truc assez naturel, une caisse claire qui claque suffisamment, une basse un chouïa métallique qu'on oublie pas au fond du mix, des guitares incisives, et un growl convaincant... moi, il ne m'en faut pas beaucoup plus.
Ce groupe était censé sortir un album en 2020... hélas toujours rien à l'horizon.

vendredi 10 décembre 2021

VOID WITCH - Void Witch 2021 Demo


 

Ne faites pas la même erreur que moi. Ne snobez pas ce truc, même si lors de vos premières minutes d'écoute, vous tirez une tête de six pieds de long et vous demandez qu'est-ce que c'est que ça ?
Parce que "ça", c'est probablement une des demos les plus ébouriffantes en matière de doom/death qu'il m'ait été donné d'écouter cette année. Je déconne pas.
Ne surtout pas se laisser abuser par ce premier morceau, qui semble presque la jouer langoureux dans son approche, tout en douceur... alors qu'il n'en est rien !  Le bidule est corrompu jusqu'à la moelle. Cette lead trompe son monde, elle vous mène par le bout de votre nez, jusqu'à votre perte !  Quand le riff gras déboule, il est trop tard. Et quand il est rejoint par une nouvelle lead venue d'ailleurs, vous aurez beau douter, vous interroger, croyez-moi: le mal est fait.
Ce mystérieux collectif texan rend un vibrant hommage aux pionniers de l'underground du tout début 90, qui n'hésitaient pas à laisser libre court à leur imagination, plutôt qu'à répéter des plans déjà vus et revus.
Un bien étrange labyrinthe que Void Witch vous invite à traverser, donc. Les fausses pistes sont assez nombreuses, malgré un format relativement ramassé, et il vous faudra probablement quelques écoutes pour apprécier à sa juste valeur une telle demo.
La terreur peut assurément prendre diverses formes.

mercredi 8 décembre 2021

IMPETUOUS BURIAL - Mire In Fungal Excrtetion/Illusory Disseveration


 

Jetez un œil deux secondes à la pochette et vous avez compris.
Vous me direz que ça vous rencarde peut-être sur la nature de la came, mais ça ne vous dit pas si c'est de la bonne.
Comme si c'était mon habitude de vous proposer des produits frelatés... tsss... gens de peu de foi que vous êtes.
Évidemment que ça tape ! et dur ! Du genre à vous chopper par le colbac et plus vous lâcher. La demo 2020 de ce gai luron -car il est seul- avait déjà tout pour plaire, mais là, c'est le love at first sight, la fringale irrésistible mes petits amis. Ah z'allez en bouffer des boyaux putréfiés et de la bidoche avariée, os, cartilage et ligaments pour plus de croustillant.
Les tempi porcasso/groovy aux ralentissements graveleux, l'évident beat punk, et puis y a l'abominable basse qui barbote et patauge dans les bas-fonds. Et puis y a des riffs comac, beaucoup moins crétins qu'il n'y parait de prime abord, et enfin ce growl intelligible mais qui refoule salement tout de même.
Pourris gâtés que vous êtes !


vendredi 3 décembre 2021

MANGLE - Deposed And Disposed EP


 

Il y a un temps pour tout. Oui, je sais que je l'ai déjà dit, je ne suis pas encore complètement sénile.
Et donc, il y a aussi des moments où l'on a juste envie d'un plaisir simple, modeste.
C'est là qu'intervient Mangle et son death/grind élémentaire. Le truc qui paye pas de mine, de son contenant à son contenu. Mais faudrait pas faire l'erreur de dédaigner trop vite la chose, car si l'on retrouve évidemment tout un tas d'éléments extrêmement balisés du genre, comme les samples creepy-fendards en guises d'intro, les riffs grind AOP (ça tournicote bien dès les premières mesures de Brain Filet), les toupa-toupas et autres rythmiques débilo-pachydermiques, l'ensemble est tout de même particulièrement bien emballé par des artisans soucieux de pondre des compos robustes, aux charmes certes un peu désuets, mais tellement préférables à ces productions tapageuses qui passent complètement à côté de l'essence du genre.
Metal moderne, rien à battre, je reste à la cave avec mes potos.