lundi 31 octobre 2022

STRESS POSITIONS - Walang Hiya



Entre la gueularde derrière le micro et son timbre acide, hautement corrosif, et des compos beaucoup plus travaillées que de vulgaires et expéditives déflagrations punk au ras du bitume.
Entre l'urgence permanente, et les retournements de situations bien placés (ouaip, ces zozos là savent ce que "dynamique" veut dire).
Entre tout ça, pour peu que tu ne sois pas allergique au punk rock dérangé et déglingué au possible, je ne vois pas pourquoi tu t'obstinerais à passer à côté de cette demo.

mardi 25 octobre 2022

COSMIC HEARSE - Exalted Terror



Ça commence régulier. À tel point qu'on se demande vite d'où sort le côté "Cosmic" de ce qu'on est en train d'écouter. Et puis dès la deuxième piste, on commence à avoir une idée. Du grind augmenté aux acides progs et psychédéliques ?  On connait. Oh dis !  Tu voudrais pas nous faire du grind-buddhabar tant que t'y es, toi, là !?  'pas déconner avec bibi.
Mais non. Le truc sent vraiment la bidoche avariée, et le malaise est plus que palpable.
Distorsion de la réalité ?  Ouaip ?  C'est pas ça qu'y disent les experts ?  J'en sais plus rien moi, je viens de me faire lacérer par le riff qui arrive au milieu de Plunge Heart Into Fear. Oh vache, c'est bien ce que je craignais: ces deux gaillards aiment bien faire durer leurs sévices. Z'aiment pas gâcher.
C'est encore pire sur Trauma. Les claviers synthétiques soutiennent l'horreur organique, les volutes d'atmosphères toutes plus rances les unes que les autres sont irrespirables, et étrangement, une certaine quiétude finirait presque par se faire ressentir. Un éloignement, de plus en plus marqué, aux confins du néant ou pas loin.


mercredi 19 octobre 2022

FALLEN HORIZON - To the Horizons Lost



Il y a peu, je parlais déjà de bricoleurs de l'impossible, et bien en voilà d'autres, capables d'engendrer des phénomènes pas croyables.
Comme là, qu'on regarde ces constructions, échafaudages improbables, tout de traviole, tenant par je ne sais quel miracle.
On attend. On se dit que ça ne va pas durer, et que tout le boxon va s’effondrer sous peu... Comme ça !  Vlan !  Irréversible.
Mais toujours subjugué, on ne fait plus vraiment attention où nos pensées nous mènent, toujours plus avant, tout éberlué par le côté primal et biscornu de l'architecture céans.
Et c'est en général à ce moment précis qu'on finit par se rendre compte qu'on ne retrouve pas notre chemin. Ni celui par lequel on est arrivé, ni une quelconque autre issue. Comme si on avait été patiemment emmuré, laissé avec seul compagnon que notre propre conscience.
Ouais, c'est moche.
Primitivement introspectif ?  Pourquoi pas. Mais quoiqu'il en soit, piégé, encore.
Mes divagations ne t'évoquent rien ?  En ce cas, peut-être trouveras-tu plus utile de savoir que ce groupe se réclame de Hellhammer, Autopsy, et du premier Paradise Lost. Ça s'entend.

vendredi 14 octobre 2022

КАЛАНДАР - Домок о шести досок



Sorti il y a près d'un an maintenant, voici un album de black/punk particulièrement abrasif.
Le larsen qui te vrille le tympan d'entrée... ok, t'as vu où t'as posé les esgourdes.
Les autochtones t'ont alpagué. Mais qu'est-ce que t'es venu trainer tes schlaps dans la zone ?
Ici, ça ne minaude pas. On te tombe sur le râble, dru. T'auras pas le temps de moufter que déjà l'atmosphère irrespirable, l'odeur de pneus brulés, et les relents de pisse, te feront suffoquer. Étourdi, tu ne verras même pas pleuvoir les premiers coups.
Ces Russes sont intransigeants certes, mais pas complètement sans nuance (pas complètement j'ai dit). Ils s'y connaissent aussi en torture psychologique primaire, allant presque jusqu'à t'aider à te relever, avant de te balancer un glaviot en pleine face, et de reprendre de plus belle la correction.
Toupa-Toupa et Patou-Patou au pays merveilleux de Poutine. Original, sûrement pas. Mais ce qui compte ici n'est pas tant le "quoi", que le "comment".

mercredi 12 octobre 2022

OLD TOMB - Phantom Hour

 


Même si c'est l'année du grind, 'faudrait pas oublier ceux qui aiment prendre leur temps, glisser au milieu de la vase, fluide, mais pas trop... Visqueux.
Les Slovaques d'Old Tomb en sont. Et ils aiment ça, les obscènes.
Oui, obscènes, car démontrer de façon aussi ostentatoire que l'on se balade comme si de rien n'était du sludge le plus infect, écume aux lèvres, au doom contemplatif -pour ne pas dire catatonique-, en passant (un peu) par le heavy massif et pas commode, pour finalement remuer lascivement du croupion sur un groove de lobotomisé-à-l'hydroponique, c'en est franchement indécent.
Parce que de surcroît, ça ne se contente pas de te coller les trucs les uns derrière les autres, au petit hasard, et de serrer les fesses pour que ça ressemble à quelque chose. Surtout pas. Ici on est sans cesse cueilli par la qualité des changements de séquences.
Y a bien que le nom qu'ils se sont trouvés que je trouve un peu rincé, mais pour le reste: à écouter (non sans déc'?) et à suivre de près.

vendredi 7 octobre 2022

SLEEPING WITCH & SATURN - The Divine Madness of Spring



De loin, comme ça, ça pourrait ressembler à un énième ersatz. Le truc bien ficelé, dans les rails, mais qui ne fait pas long feu. Et puis... et puis les approches variées de chaque piste faisant toutes mouche, il faut bien se rendre à l'évidence: cet album claque, et a toutes les chances de continuer à tourner avant qu'on en ait bien cerné tous les aspects.
Réminiscences Smashing Pumpkins (rien que le début de Midnight Launderette, si c'est pas flagrant...), Mclusky, Sonic Youth en veux-tu, en voilà. D'autres trucs plus obviously post-punk/new wave.
Insolent ?  Peut-être bien, mais tout semble si naturel, si facile, basique, immédiat... et en même temps l'ensemble est d'une richesse assez bluffante, et reste cohérent.
Tantôt fragile, tantôt roc (et rock, et pas qu'un peu).
Se ballade souvent au bord de la falaise, mais ne chute jamais.