vendredi 29 avril 2022

PROTON - Imminent Collapse



Des ient-ients pour une décharge de punk/D-beat/HC cru, avec la sauce noise je-m'en-foutiste qui va bien ?
La demo, sortie en novembre dernier par ces enragés du Missouri, arrachait déjà copieusement, et sans surprises aucune, ce EP se charge de poursuivre l’œuvre de déconstruction.
Il y a de l'ambiance, sûr. Rugueuse, impitoyable, mais aussi résolument étrange par de petits arrangements inhabituels, et des soli aux mélodies déstructurées et corrosives.
Un chanteur beugleur à qui on a vraisemblablement craché dans son Yop il y a vingt cinq piges bien tassées, et qui décolère pas depuis.
Voila pourquoi, malgré les apparences très communes au genre, je trouve un petit supplément de je-ne-sais-quoi chez Proton, qui m'a accroché immédiatement, et m'y fait revenir avec plaisir, encore, et encore.

vendredi 22 avril 2022

RAVAGE REALM - Realm Of The Unknown



La demo/promo Burning Ambitions m'avait déjà légèrement titillé, bien que les influences étaient un peu trop criantes.
On ne peut pas dire que ce ne soit plus le cas ici, d'autant qu'on retrouve les quatre titres du promo. Appelons ça des clins d’œils appuyés pour rester sobre. En revanche, l'efficacité, elle, a été revue sérieusement à la hausse.
Ce thrash(/death) doit donc beaucoup tout aux vieux Slayer (évident sur plusieurs titres (tous ?)), Sepultura (sérieux, l'intro de State of Mind, ce larcin), Devastation, et plus globalement la vieille scène thrash US.
Des passages aux grooves irrésistibles à faire se déhancher un tétraplégique, à la virulence du chant et des riffs qui tranchent dans le vif, en passant par l'agressivité mordante et sans concession sur les vingt cinq minutes de ce EP... ben quoi ?  'faudrait quand même pas bouder son plaisir !

vendredi 15 avril 2022

LAMENT - Demo


 

Il ne faudra plus rien attendre de ce groupe de raw black/punk/post-punk. Il n'est plus.
Une demo bien bath, et puis ils mettent les voiles. Même pas un petit gig, rien.
Pourtant je voyais ça d'ici, moi.
Avec leurs riffs qui sentent le renfermé, coincés depuis trente piges dans la cave d'un bar goth-metal (pire que feu la Tragedia, à Montpel' - pour les connaisseurs), bien macérés dans un jus nécro-déglingo-punk; leur chanteur bipolaire qui hésite probablement entre le suicide à la petite cuillère et l'espoir d'un Reinhard Heydrich nouveau pour sauver la patrie du communisme (ou est-ce l'inverse ?).
L'ambiance singulière, et selon vos goûts séduisante ou inversement, repoussante: ça sent un peu comme dans les pissotières moldaves* (pire que les chiottes à la turque)(non, en vrai j'en sais rien, mais ça sonne bien).
5h34 du matin: réveil dans un bar sordide de Prague, atmosphère rance, enfumée, la sono crachote un mélange indicible de heavy metal et de pop albanaise. En slip, couvert de gerbe et de sang. Là, le gros Janek, la peau huileuse et poilue, de la poudre blanche plein sa moustache, demande si tu aimes la confiture avec tes croissants.
"Voyagez, voyagez !" qu'y disaient !

*L'auteur nie formellement avoir déjà mis ne serait-ce qu'un orteil dans les dits établissements. En revanche il connait très bien les chiottes de restaurants-à-mariachis-pour-touristes au Mexique, mais c'est une autre histoire.
** L'auteur ne demandera pas pardon pour l'amoncellement de viles caricatures céans. 

*** Allez écouter, je vous dit !  c'est vachement bien.

mardi 12 avril 2022

RESILIENT - The Art of Resilience



Resilient est un duo venu du Chili, qui donne dans un death metal plutôt à l'ancienne. Rien qu'avec ça, et en particulier l'origine des énergumènes, vous devriez déjà être en train d'écouter, mais je vais pousser tout de même un peu plus loin.
Première véritable sortie (un single, peut-on décemment prétendre que ça compte ?), de prime abord on pourrait dire "so what ?". On peut ne pas trouver de grande originalité sur le fond à ce EP: son
Intro (Origin) acoustique, The Dark Room sympathique, notamment par la basse assez généreuse... mais c'est surtout dès la piste suivante, Vomiting Blood, que l'on commence à sérieusement prêter attention.
Et de là, on se retrouve happé par la qualité de ces compos qui ne se contentent pas de trois riffs à deux notes pour faire un morceau, tout en restant très, très classiques, et abordables. Et puis alors, cet Interlude (climax) juste à la basse, autant dire que c'est ce qui a fini de m'achever. Pourtant, et encore une fois, il n'y a rien de bien étonnant... mais ça tombe tellement bien, avant un Searching for Balance qui, lui, ne laissera que peu de doute sur les capacités des Chiliens.
Peut-être pas de quoi être totalement sidéré dans l'immédiat, mais je suis très curieux d'entendre la suite.

mercredi 6 avril 2022

BLUTUMHANG - Moonchants to Eternus



Elle m'a quelque peu surpris, cette sortie du nouveau Blutumhang.
J'en parle comme d'un vieux taulier de la scène, mais il faut intégrer à quel point la première sortie m'a scotché, et sur la durée encore. Et si le gars
Bergheim, ne semble pas occupé ailleurs, ce n'est pas le cas de son compère là, Granheim, AKA The Astral Serpent, qui commence à faire sérieusement partie du paysage avec ses nombreux projets.
Et donc surpris - oui j'insiste - et à plusieurs titres. D'abord parce que je n'attendais pas de suite aussi rapide à l'exceptionnel The Fires of Domination. Ensuite surpris par le contenu, en tout cas la bonne grosse première moitié. C'est un Blutumhang que je n'hésite pas à qualifier de plus accessible. Plus mélodique, et plus classique, sans l'ombre d'un doute. En outre, exit les longues plages noise/ritual, qui pourtant, et une fois n'est pas coutume, ne servaient pas à rien, et surtout pas à faire du remplissage. Alors on retrouve tout de même une outro à Throne of Eternus et également pour clôturer l'album (cette utilisation de cuivre me fait forcément penser à Kommodus), mais à titre personnel, je regrette un peu ce choix.
Pour le reste, il faut bien avouer que Blutumhang offre à nouveau de superbes morceaux d'un black metal impérial, suintant l'amertume, incarnation d'une déchéance indéniable. Les riffs qui tourbillonnent et font glisser au fond de l'abime. Les vocaux toujours aussi saisissants, décharnés et hallucinés... oui, la chair de poule !
Pour l'heure, je garde une préférence pour la deuxième moitié de l'album... Never to Return et Moonchant Redeemer, plus proches des compos présentent sur Fires... me glacent le sang instantanément, inévitablement.
Reste une certitude, en dépit de mes inclinations personnelles: c'est du grand Blutumhang.