lundi 28 juin 2021

DEATHRITUAL - Through Siege And Attrition



Attention, voici une petite pépite de black/death underground.
Absolument sans pitié, aucune; occulte et féroce, que peut-on rêver de mieux ?!
Œuvre d'un groupe-homme-seul d'origine britannique, j'ai été immédiatement conquis par ce maelstrom bouillonnant et chaotique de haine pure et massive.
Seul truc qui aurait pu me chiffonner un peu , c'est la boite à rythme, mais elle est plutôt bien programmée, et sonne relativement naturelle... pour le reste... Aaargh !  ces riffs de guitare, tantôt purement destructeurs, tantôt portant des embryons de mélodies sinistres, me font un effet bœuf !
Et cette voix, ces hurlements ravageurs... difficile de ne pas faire de rapprochement avec celle d'un certain Roman Saenko.
D'ailleurs, dans l'ensemble... on pourrait aisément penser à une formule facile, du genre Hate Forest en plus death, pour présenter Deathritual.
Car on y retrouve pas mal de traits communs, pour ne pas dire empruntés... mais, à mon sens, ce serait une erreur de parler de copie... Forte influence, c'est indéniable, mais il y a là aussi une personnalité propre, dans la construction des morceaux, dans l'intervention de rares et fugaces traits de lumières que nous réservent certaines lignes de guitare lead, ici et là.
Quoiqu'il en soit, les amateurs du genre feraient bien d'y jeter leurs deux oreilles, fissa.

vendredi 25 juin 2021

APHELION - The Chill of Heavens Abandonment



Déjà auteurs de deux EPs sortis en 2019, que je vous invite fortement à écouter, Aphelion est un groupe originaire du Missouri, et qui donne dans un black metal, avec un peu de doom aussi... mais quoiqu'il en soit, plus black qu'autre chose.
La production est naturelle, minimaliste même -l'étiquette raw n'est pas hyper loin-; les compos, elles, sont incroyablement bien gaulées, et démontrent dès les premiers morceaux que ces gars-là ne sont pas là pour faire de la figuration.
À la fois rétrograde, et un tant soit peu originale, souvent sauvage, bien qu'éminemment réfléchie, et de toute évidence possédée -sans en faire des caisses-, la musique d'Aphelion pue l'occulte.
Pas franchement adeptes de l'attaque frontale permanente donc, ces lascars, encore que certains passages soutenus pourront en coucher certains; c'est surtout par un travail de sape, rampant, sournois, que le venin finit par atteindre le cœur de l'auditeur. Un véritable talent de composition et d'écriture.
J'en veux pour preuves la lancinante Suffering Bestowed, l'ensorcelante Spires of Fire and Iron sur laquelle un certain Lord Orots vient poser son clavier !
Et les riffs mélodiques de I dwell in Torture !!
En fait, on pourrait facilement mettre en exergue chacune de ces pistes... pas de remplissage, pas une seule seconde !  Du chaos de Severed Tongue Dialect jusqu'à la sublime Before the Heretic's Fork.
Une cohérence de l'ensemble indiscutable.
Est-il utile de dire à quel point je guette la suite avec avidité ?!


mardi 22 juin 2021

PERIODEATER - Worth More Than Your Life



Déjà, nom de groupe qui fait très classe, un bon point.
Alors que sur cette simple dénomination, on pourrait aisément s'imaginer un énième groupe de grindgore dispensable, il n'en est rien.
C'est du black metal, avec une thématique qui tourne autour de la défense du patrimoine, et des peuples, natifs-américains, sous un certain angle.
Découvert un petit peu sur le tard, cet album étant sorti en octobre 2020, j'avoue avoir été assez soufflé par la qualité des compositions ici présentes.
En effet, que cela soit la structure des morceaux ou l'agencement des morceaux au sein de l'album, tout cela respire un certain soin, et un souci du détail.
Mais surtout, les riffs ne sont franchement pas dégueux. Assez énigmatiques d'ailleurs... parfois très mélodiques, lisibles, rêveurs et tantôt beaucoup plus retors ou vindicatifs.
Ajoutez à ça un chant et des chœurs fervents, on est pas loin du sans faute.
Mais j'ai tout de même un petit souci avec cette batterie qui me semble être une boite-à-rythme. Pas tant par ses sonorités, que par les patterns qui paraissent parfois complètement déliés, erratiques.
J'attends évidemment la suite, en espérant un vrai musicien aux percussions cette fois-ci.

samedi 19 juin 2021

MUTILATION ALTAR - Mutilation Altar


 

Mutilation Altar, c'est un nouveau projet solo d'un amstellodamois déjà occupé par bien d'autres formations telles que Dödsrit, Nuclear Devastation, ou Verwoed, entre autres.
C'est un black metal relativement cru, mais surtout salement désespéré et méditatif. Également assez rentre dedans, eut égard au style pratiqué.
Car si l'on peut sans mal caractériser l'ensemble de DSBM, il n'est pas question de geignardise comme c'est parfois le cas dans ce sous genre -ce que je supporte très mal.
Funeste, ritualiste, la sensation certaine de plonger au fond d'un monde englouti, désolé, dont on ne ressortira pas indemne.
Ces riffs à arpèges sont parfaitement tranchants, couchés sur une batterie impitoyable, comme on peut l'entendre sur Adorn My Flesh in Disgust.
Alors non, ce n'est pas inédit tout ça. Du tout.
Sauf que il y a un je-ne-sais-quoi qui semble faire la différence... la ferveur peut-être, évidente sur le sublime et épique Upon Burning Bridges qui clôt cette demo.
S'il y a une once de désespoir au fond de votre cœur, ces trois titres risquent fort d'y entrer en résonance.

mercredi 16 juin 2021

RITUAL INSCRIPTION - Ritual Inscription



Sortie fin novembre 2020, il s'agit de la première demo de ce jeune groupe-homme-seul en provenance du Massachusetts.
Il offre un black metal aux forts relents punk -entre autres-, et à la production adéquate, c'est à dire sale. Ça grésille et croustille à volonté.
Alors que de prime abord, cela ressemble fort à un chaos inextricable, un boxon infernal, il serait dommage de ne pas persévérer. Car derrière ces apparences se cache la proverbiale et substantifique moelle qui donne tout son intérêt à ce genre de production un tant soit peu confidentielle.
Sournois, insidieux, ces morceaux aux structures moins niaises qu'il n'y parait recèlent d'assez nombreux changements de tempi et séquences, tous plutôt biens sentis, comme ce riff thrash/speed/punk qui déboule assez vite sur Scrying Visions of Agony, ou bien celui qui arrive sur le tard de Ritual Inscription, ou bien encore cet autre riff what-the-fuck au cœur de Liminal & Luminous. Petite mention aussi à ces solos de guitare zéro, comme celui de Lost in Labyrinthine Delusion.
En somme, un black/punk bâtard et cru, et un tant soit peu tarabiscoté. Cela ne pouvait que me plaire.
J'attends la suite avec impatience.

dimanche 13 juin 2021

HORMAGAUNT - Demo 2021



Hormagaunt, ou la basse über alles.
En effet ce combo australien propose ici un death metal cradingue où l'instrument à quatre cordes joue un rôle prépondérant.
Ça racle, ça gargouille; bave et dégoulis de partout.
Mais surtout, surtout... il y a un sens de la compo indéniable, planqué sous cette épaisse couche de crasse... et une ambiance particulièrement étrange et dérangeante qui s'en découle.
Car si les riffs sont relativement simples, les morceaux ont tendance à avoir des structures plus complexes que ce qu'on pourrait en attendre à vue de pif, et c'est tant mieux !
Même quand ça commence un peu laborieux comme sur Fed to the Dead, ne vous y fiez pas:  c'est pour mieux vous surprendre par la suite !
Your Skull on the Altar est même assez incroyable... presque épique dans son genre !
Amateurs de death metal grave, dans tous les sens, foncez !

jeudi 10 juin 2021

GLASYALABOLAS - Act I


 

Nouveau coup de foudre instantané.
Dès les premières secondes.
Les riffs ?  Le son ?  Sûrement un peu tout ça... quoiqu'il en soit, une adhésion immédiate que les écoutes successives ne feront que renforcer.
Les trois Saint-Pétersbourgeois de Glasyalabolas proposent un black metal rehaussé de riffs heavy absolument imparables.
On pourra penser à Malokarpatan, mais ils développent leur propre identité. Moins éthylo-folklorique que celle des slovaques, mais bien plus vindicative et martiale, comme le laisse ouvertement entendre la pochette.
Ça pue la passion, la dévotion... ça riff dur, sans atermoiements inutiles.
Rhaa le break de I !!  Ils m'avaient déjà mis le grappin dessus, mais à partir de ce moment là, c'est sans retour.
Et cette ambiance hantée, rampante, avant de progressivement déployer l'atmosphère profondément belliqueuse sur IV, véritable pièce maitresse de cette demo.
Premier acte impressionnant. Soutien total !  La suite, vite !!

lundi 7 juin 2021

MORBID SPHERE - Demo I & II




Morbid Sphere est un projet composé de quatre membres issus de la scène New-Yorkaise, ayant déjà fait parler d'eux avec Ruin Lust, Vanum, ou Yellow Eyes.
On trouvera d'ailleurs dans la musique de cette nouvelle entité quelques similitudes par ci, par là, avec les groupes précités.
Servi par un son naturel, très légèrement étouffé, c'est un black/death alambiqué, tour à tour opaque, caverneux, cryptique, ou stellaire... beaucoup de riffs à arpèges plus tordus et malveillants les uns que les autres.
Il est toujours un peu difficile de se retrouver dans ce maelström bouillonnant, et c'est bien la volonté du groupe: vous perdre.
Ils prennent un malin plaisir à ne jamais trop répéter leurs riffs et thèmes, particulièrement sur la deuxième demo.
Parfois ce genre de morceaux me passent largement au-dessus... mais allez savoir pourquoi, ici, les compos parviennent à me saisir par leurs tentacules, m'entrainant dans cette quête onirique malsaine, dans ces rituels d'un autre monde.

vendredi 4 juin 2021

GRÓGALDR & ÄKTH GÀNAHËTH - Grógaldr & Äkth Gánahëth



Ayant déjà abordé Grógaldr pour son split avec Valac, on passera sur les présentations. Le revoilou avec un nouveau split, en compagnie de Äkth Gánahëth, également un groupe-homme-seul, mais islandais, qui possède une demo et un album à son actif.
Un morceau unique pour Grógaldr, bien que composé de quatre parties. Pendant environ vingt minutes, le gus nous embarque dans son black sinueux, aux riffs emprunts d'un certain classicisme. Étrangement -ou pas- côté compos, je pense un peu, et par moments, aux deux premiers Dødheimsgard. Kronet pour le côté assez insaisissable, Monumental pour ce côté plus metal traditionnel de certains riffs.
Non, le black de Zugaratrucmuche ne verse pas dans l'inédit, mais il ne me laisse pas de marbre pour autant.
Côté Äkth Gánahëth, je dois dire que cela a été une vraie surprise. Déjà parce que, pour être honnête, je ne fais pas franchement partie des aficionados de la scène islandaise.
J'avais survolé l'album, mais n'avais pas plus accroché que ça, même si cela ne sonne absolument pas comme la plupart des groupes issus de cette scène.
Évidemment, l'ayant depuis réécouté plus attentivement, je retrouve des éléments assez, voir même, très chouettes... mais cela manque un chouïa de dynamique, surtout en comparaison avec ces nouveaux morceaux.
Ce qui change tout ici, c'est ces breaks offerts par des riffs heavy metal somptueux, comme aux trois quarts de Shadows Dance... ou de The Hissing...
Ce riff d'entrée de The Eternal Current qui se déploie par la suite !  Vous pouvez me croire, ils vont vous rester dans le citron tous ces riffs épico-désabusés diaboliques, et ceux des breaks heavy aussi !
Mention spéciale également à ces claviers asthmatiques, au poil !
En bref, un excellent split, et un léger avantage à l'Islande en fin de compte.

mardi 1 juin 2021

ENFLESHMENT - Cellar Death



Celle-ci, on ne la choppera pas pour sa pochette.
Et pour le coup, on aurait tort.
Car, sans révolutionner quoi que ce soit -loin s'en faut, on a tout de même ici un death metal hautement recommandable, et intégralement exécuté par un gaillard seul, ce qui est assez inhabituel dans le death.
Au menu de cette première demo, trois compositions et une reprise de Convulse.
Passons sur la reprise, assez fidèle à l'originale.
Le gus aux manœuvres derrière Enfleshment propose un death rudimentaire, comportant de très vagues relents de Tomb Mold, mais plus globalement une tendance marquée pour le death de caveau et horrifique, pas ultra rapide, mais porté sur les ambiances.
Parlons-en de l'ambiance !  Franchement malsaine... alors oui, c'est en partie dû aux samples, et aux arrangements, comme ce clavier au beau milieu de Blood Declaration et l'enchainement qui suit, particulièrement hanté... mais les riffs, au demeurant assez basiques, n'y sont pas pour rien non plus !
C'est certain, cette demo s'adresse à un public qui ne se lasse pas du genre, et ce malgré la profusion de ces nouvelles entités... mais si c'est votre cas, elle mérite toute votre attention.