dimanche 31 janvier 2021

PERILAXE OCCLUSION - Exponential Decay

 


Pour le style pratiqué, voilà un artwork plutôt original.
Il n'est pas sans me rappeler vaguement celui d'Unknown Pleasures de Joy Division. Autant le dire tout de suite, musicalement cela n'a pas grand chose à voir. Mais il y a quelque chose. Le côté froid et implacable sûrement.
Nouveau venu dans la prolifique scène canadienne, adepte d'un death metal oppressif, massif, et quelque peu monolithique, Perilaxe Occlusion prend son temps.
Mais faut s'méfier.
S'agirait pas de se laisser endormir, car derrière ses airs de grosse masse neurasthénique, la "chose" est capable de s'emballer en un clin d’œil, et alors là, malheur à vous si vous êtes dans le passage.     
Les riffs, s'ils sont parfois répétés inlassablement, sont plutôt bien sentis.
Les simples arpèges de l'intro de Rigid Body Displacement instaurent une atmosphère proprement suffocante, pour finalement être pris à la gorge pour de bon. Ce morceau à lui seul démontre que le groupe possède un potentiel non-négligeable.
Une demo qui met d'entrée la barre très haut, et donc, une nouvelle entité à suivre de près.

jeudi 28 janvier 2021

CHARRED - Prayers Of Malediction

 


En voilà un qui sort presque de nulle part, et je me dois de saluer cette découverte qu'un bon ami m'a glissée à l'oreille.
À première vue, ce jeune combo issu de Floride n'a pas l'air de vouloir bouleverser le petit monde du death/thrash/black. Pourtant, sans en arriver là, on peut dire que Charred fait preuve d'une certaine originalité par cette touche de crossover qui fait la différence.
Le groupe prouve que l'association -peu courante- fonctionne, et n'a rien d'incongrue, au contraire. Cela peut surprendre au début, mais force est de constater qu'on s'y fait rapidement, et qu'on en redemande.
Et non seulement cet album convainc vite, mais il tient le coup des écoutes successives. Outre l'évidente efficacité des titres (bon sang, l'entrée de Killsight !), c'est surement grâce à ces petits détails discrets dans les arrangements, qui s'ils n'ont rien d'inédits, démontrent un certain talent pour en-mettre-ce-qu'il-faut-mais-pas-trop.   
Tous les amateurs des styles précités se doivent d'écouter ce que proposent ces gars là.

lundi 25 janvier 2021

DEAD AND DRIPPING - Profane Verses Of Murderous Rhetoric

 


Quand pour nommer son projet on choisit un des titres présent sur le monument None So Vile de Cryptopsy, cela donne une idée assez nette de ce à quoi il faut s'attendre.
Alors oui, on parle de brutal death, de celui qui se faisait à la fin des années 90, mais qui aurait plus tendance à lorgner côté groove du Cephalic Carnage de cette période là que du côté des Québécois pré-cités.
Toutefois, au côté un peu benêt de l'ambiance enfumée du carnage céphalique, Evan Daniel a préféré y substituer une atmosphère qui lorgne plus vers l'étrange et l'inquiétant, et en cela, l'artwork colle bien au contenu.
Technique sans pour autant être imbitable, cet album régale car justement, bien que complexe, il s'écoute sans être obligé d'avaler préventivement un tube d'aspirine.
Un groupe-homme-seul qu'il va falloir garder à l’œil si vous êtes client de ce brutal death puisant son inspiration dans la vieille école.

samedi 23 janvier 2021

INVUNCHE - II

 


Lors de ma découverte d'Invunche, c'est l'artwork choisi qui m'a immédiatement interpellé.
Cette photo de bâtiment suinte le Mal.
Et il ne m'aura pas fallu 36 écoutes pour penser que cet album d'Invunche figure en bonne place parmi les découvertes les plus prenantes de ces dernières années. Oui, oui.
Ce projet emprunte au black metal, au punk, post-punk, mais aussi aux musiques traditionnelles d'Amérique du sud. Et le mieux, c'est que ça fonctionne, et pas qu'un peu !
C'est là une des forces d'Invunche: avoir réussi la symbiose entre chamanisme pré-colombien et architecture post-industrielle, grands espaces et bitume. Ou encore punk psychédélique et black metal possédé.
Un voyage, étrange, et inquiétant, tant cette possession semble hautement contagieuse...
Un voyage que je vous invite à tenter lors de vos prochaines pérégrinations nocturnes, à la lueur de la lune ou bien celle des néons. Saisissant.

mercredi 20 janvier 2021

NO CLASS - Keine Klasse Demo

 


À moins d'être bien familier de l'underground punk/hardcore, il est fort probable que peu d'entre vous connaissent déjà No Class. En effet, ces américains du Missouri n'ont que cette demo et 2 mini-LPs à leur actif, c'était au début des années 2010, et le groupe s'est séparé depuis.
Et à moins d'aller chercher le rip offert sur Terminal Escape, il vous sera bien difficile de poser une oreille sur cette excellente demo.
Il y a dans cet enregistrement une urgence, une nervosité qui flirte par instants avec la rupture et la crise d'épilepsie. Et ce, même quand le tempo n'est pas élevé, comme sur le premier morceau. On le doit d'abord au riffing tendu, mais aussi et surtout à ce chanteur qui ne fait pas semblant. Le gus met sa peau sur la table. Pas de demi-mesures, pas de circonvolutions.
Non, définitivement, si vous n'avez pas envie de tout dézinguer autour de vous en écoutant Step Back, Finest Hour ou Burning Bridges, c'est probablement que vous êtes déjà mort.
Je terminerai par regretter que les 2 mini-LPs sortis par la suite ne soient pas aussi bons. C'est assez étrange, certains morceaux issus de cette demo y sont repris, réenregistrés, et... vidés de toute la hargne présente auparavant.


dimanche 17 janvier 2021

GROLE - Grole

 


Une fois qu'on a fait le tour des remarques hilarantes que peut susciter le patronyme choisi pour ce projet, force est de constater que c'est bien là la seule chose qui peut prêter à rire.
Parce que musicalement, cette demo de black metal déconne zéro.
Raw, sans pour autant tomber dans la bouillie infâme, elle suinte la haine de son prochain par tous ses pores. On pense à ce que pouvait proposer les Norvégiens au milieu des années 90, peut-être plus particulièrement le Gorgoroth de ces eaux-là, même si on pourra y entendre également la marque de Darkthrone, entre autres.
Alors, des projets qui se contentent de réciter leurs gammes du petit beumeu illustré, c'est pas ce qu'il manque.
Mais, là, il y a plus. Beaucoup plus.
Il y a l'impalpable et l'essentiel, bien présent, omniprésent même.
Cette haine absolue citée plus haut, c'est bien elle qui enfonce le clou.


jeudi 14 janvier 2021

DØDSKVAD - Krønike I

 


Il s'agit là d'un des nombreux EPs de qualité sortis en 2020, et probablement celui que j'aurai le plus écouté cette année là.
Ne pas se laisser duper par cet artwork, qui pour ma part, me laissait imaginer un genre de Bathory-worship, avant que je ne pose mes oreilles dessus.
En effet, la musique proposée par ce groupe Norvégien en est assez loin, et ce n'est pas pour sa brutalité, ni sa vitesse, ni sa noirceur, que cet EP se distingue. Non. Très peu pour lui, ce genre de concours de zguègue.
La grande qualité de ce trio, c'est un sens de la composition assez sidérant.
Parce qu'être capable de mêler des passages qui renvoient immanquablement aux vieux Bolt Thrower, Obituary, puis au King Crimson de Red, en passant par ce qui se fait de mieux en matière de dungeon synth, et faire en sorte que tout cela sonne cohérent, mieux: naturel, et pas un gloubi-boulga informe, encore moins à un patchwork, c'est là un tour de force.
La production, qui rappellera ce qui se faisait au tout début des années 90, est aussi remarquable. Entre autres, cette basse, qui ne cesse de gargouiller et barboter tout au long de ces 3 morceaux, est particulièrement jouissive.
Dire que j'attends avec impatience leur Krønike II est un euphémisme.


lundi 11 janvier 2021

HERXHEIM - Incised Arrival

Sournois, sale et rétrograde.
Voilà ce qui qualifie le mieux Incised Arrival, premier album d'Herxheim.
Pour ceux qui n'auraient pas fait leurs devoirs, il s'agit du nouveau projet de Brungard, loin d'être un bleu, puisqu'il était la moitié de Howls Of Ebb.
Cet album fait suite à l'excellente demo sortie en 2019, et en est le prolongement direct.
De même, il ne sera pas difficile de voir le lien de parenté avec l'ancienne entité du sieur sus-nommé, que cela soit au niveau des riffs ou des structures.
À ceci près qu'Herxheim semble avoir pour objectif de revenir au cœur essentiel. Profond.
Loin, tout en bas de cette fosse malodorante où grouillait, encore difformes et entremêlés, le Black, le Death, et le Doom, à la fin des années 80.
Pourtant, ce n'est pas un énième groupe qui joue vulgairement sur la nostalgie pour aguicher le client. Non. Il est bien de son époque, dans son époque. Il en est un digne éclat de miroir.
A vous de voir si vous allez vous pencher au-dessus, et admirer l'abîme... Gare aux glissades.