jeudi 31 mars 2022

PEACE VAULTS - Peace Vaults



Les sorties mêlant bm et punk/post-punk se multiplient ces dernières années, et comme d'hab' dans ces cas là, y a à boire et à manger.
La demo de Peace Vaults vaut franchement le détour pour celui qui goûte ce genre de sonorités. La production est quelque peu rachitique, crue, mais au poil pour le propos général.
Riffs tantôt désabusés, tantôt hargneux, quelques bidouilles électroniques de-ci de-là, une voix à la fois glaçante et remplie d’émotions, que cela soit sur les passage en clair, ou les vociférations de bête blessée.
Désabusée, meurtrie, mais assurément addictive. Ainsi est la musique de Peace Vaults.

mardi 29 mars 2022

XLODEAX - Chocolulu Shlacore



D'accord, c'est probablement une des plus hideuses pochettes que j'ai croisé depuis le début d'année. D'accord, c'est aussi un des noms d'album les plus tartes qu'il m'ait été donné de croiser.
Faut croire que le combo des deux est pas si idiot que ça, car devant un tel amas de portnawak, j'ai immédiatement voulu écouter pour me faire une idée de jusqu'où s'étendaient les dégâts.
Et bien m'en a pris. Oh que oui !   
Offrant un mélange plutôt équilibré de grindcore, hardcore, et powerviolence, totalement décomplexé, et laissant même quelques embryons de mélodies fleurir ici et là (rien que la basse sur l'intro), la musique des Israéliens est idéale pour les matins difficiles.
Mieux qu'une cure du Juvamine.
À la fois d'une simplicité élémentaire, tout en étant parsemée de ces petits détails, et autres arrangements, qui font souvent la différence. Chants assez variés, entre les éructations d'un lobotomisé de service (selon les goûts de tout un chacun, il pourra faire sourire ou agacer...) et gueulantes déchirées, il y a de quoi faire de ce côté.
Pour le reste, c'est efficace et virulent, accidenté, et servi par une production claire et sans chichis. Que demander de plus ?

vendredi 25 mars 2022

CRIMSON TOWER - Aeternal Abyss



Parvenir à deviner l'origine des membres de Crimson Tower simplement en écoutant leur musique relèvera de l'exploit. Ces Brésiliens offrent ici un premier album de heavy/doom traditionnel qui n'évoque à aucun moment les sables des plages de Salvador de Bahia, la moiteur de la forêt primaire, ou encore les favelas de Rio de Janeiro. On parierait plutôt sur une origine britannique, une ville (post-)industrielle du nord de l'ile.
Et on pourra, si on le souhaite, hurler au plagiat de tout un tas de formations cultes du genre, faudra tout de même être salement mal-luné pour ne trouver aucune qualité à ces six compositions.
Riffing efficace (coucou papy Iommi), jeu du batteur sobre mais suffisamment varié, basse tripante et gargouillant joliment (que j'aurais peut-être aimé encore plus présente), soli assez chouettes (en tout cas ils ne tombent pas comme un cheveu sur la soupe) saupoudrés d'un psychédélisme ad hoc, et un chanteur qui assure, d'une voix ferme et relativement puissante, même si évidemment, certains trouveront que le gus est plus limité qu'untel ou un autre.
Le mixage aurait peut-être pu découper un peu mieux les espaces de chacun, mais la production générale reste parfaitement lisible et appréciable dans son ensemble
Probablement un peu trop scolaire par certains aspects (bonjour le pompage d'AC/DC sur la deuxième moitié de Candelabrum), il y a tout de même pas mal d'éléments (un passage acoustique là, un lead de guitare ici...) qui font que les écoutes successives de Aeternal Abyss restent franchement agréables.

lundi 21 mars 2022

GRAVEATER - .​.​. of Harrowing Remains



Le début de cette demo offerte par ce combo estonien part directement de traviole, et peut donner l'impression d'être un joyeux bordel, voire carrément quelconque. Mais bien avant la fin du premier morceau, l'oreille se dresse pour de bon, les neurones traduiront le message: "on en veut encore plus !".
Ce thrash déglingué et retors, mâtiné de punk et de death, additionné de relents bm et speed, c'est un régal pour mes cellules grises, certes, un peu ravagées, je le concède.
Comment résister à l'écoute de ces morceaux carrément incendiaires (la fin de Exekration, rien que d'y repenser, ça me colle les miquettes) ?  Je l'avoue, je n'ai pas mis bien longtemps avant de capituler.
Et ce final apocalyptique avec Raped in a Chapel !!
Y a des chances pour que ... of Harrowing Remains reste dans mes demos favorites de 2022 encore un bout de temps.
Là où Graveater est passé, l'herbe n'est pas prête de repousser !  Sauvages !

dimanche 20 mars 2022

BODYROT - Fleshworks

 


Quand certaines gloires du grind/death finissent, lentement mais sûrement, par se diriger vers l'Ehpad le plus proche, il est bon de se dire que de jeunes formations continuent à éclore un peu partout, et sont plus que prêtes à reprendre le flambeau.
Bodyrot nous vient de Colombie Britannique, et leur demo qui ne dépasse pas les huit minutes pour quatre morceaux est un parfait exemple du décalaminage intégral qu'on est en droit d'attendre d'un groupe pratiquant ce genre.
Changements incessants des tempos, growls alternés d'homme-ours-porc, guitares mastoc... je ne vois pas comment on pourrait ne pas aimer, à moins d'être allergique au grind en général.
On pourra toujours arguer que c'est un peu court, que ce n'est pas original, blablabla... Laisse les pisse-froid chouiner dans leur coin.

mardi 15 mars 2022

MORTSAFE - Exit Womb, Enter Death



Mortsafe nous vient du Royaume-Uni, et donne dans un black/punk vindicatif, mais non dénué de mélodies accrocheuses, en évitant de glisser dans la guimauve.
C'est même plutôt abrasif, corrosif, énergique sur les morceaux les plus expéditifs (toutes proportions gardées, c'est pas du grindcore).
Mais là où Mortsafe démontre un talent de composition certain, c'est sur les morceaux un chouïa plus longs, Said and Done, et A Mourning, avec une assez grande variété du propos, passant de séquences rampantes, étouffantes, à deux doigts d'être potentiellement qualifiées de ritualistes, voire même d'ambient, et de mid-tempos carrément hardcore.
Peut-être pas incontournable, certes. Néanmoins la versatilité de l'ensemble de cette demo devrait tout de même interpeller, et mener à garder un œil et une oreille sur la suite des évènements.

samedi 12 mars 2022

BESOTTEN - In Filth It Will Be Found


 

Bienvenue l'ami, bienvenue... Aimerais-tu du death/doom grave, crado au dernier degré, et ce malgré un son plutôt dépouillé ?
Du riffing sale de malandrin, aux atmosphères moites irrespirables, en passant par ces séquences au groove irrésistible qui vont te faire remuer du derche comme pas permis, les trois garnements à l’œuvre ont fichtrement bien réussi leur entrée en matière avec cette demo.
Allez, viens donc patauger dans le marécage nauséabond, la fange, découvrir sa faune pittoresque (pas sûr que tu en réchapperas indemne) !


jeudi 10 mars 2022

FLESH CRUSHER - Bastardized 2022 DEMO



Death metal à la sauce D-beat.
Je pourrais en rester là tellement le truc est garanti zero surprise.
Rien de nouveau dans le cimetière à ciel ouvert de Göteborg, une hm-2 avec tous ses potards à donf', quelques variations de tempos tout de même, une lead ou deux qui font semblant de vous emmener quelque part alors qu'en fait: pas du tout !  on reste au fond du caveau, et un growl qui pour un peu, ramènerait la dépouille de Petrov à la vie.
En bref, un plaisir simple, mais jouissif, pour les aficionados du premier Entombed.

lundi 7 mars 2022

MORTIFY - Fragments at the Edge of Sorrow


 

Une fois n'est pas coutume, je vais aborder ici un album qui n'est pas encore sorti, puisque Fragments at the Edge of Sorrow paraitra le 25 mars.
C'est le deuxième album des Mortify chiliens (oui, il y en a quelques uns par delà le vaste monde, des Mortify), le premier étant déjà recommandable, en particulier pour tous les éléments qui renvoyaient vers l’œuvre d'un certain Chuck S. qui avait un petit groupe sympatoche fin 80/90.
La voie empruntée ici s'affranchit (un peu) de cette influence et propose quelque chose de plus personnel, repoussant les limites. Reste toujours un haut niveau technique au service d'un haut niveau de composition, et au final, un opus assez planant, invitant au voyage, nécessairement intérieur.
Je suis souvent hermétiquement fermé à ce genre de trucs ultra barrés. D'ordinaire, y a rien de tel pour me vriller les nerfs. Ici, c'est tout l'inverse: ça me détend !
Entre les qualités déjà évoqués, cette basse fretless qui régale, et les innombrables leads et soli qui ne sont pas là pour démontrer la supériorité des deux guitaristes, mais pour apporter un vrai plus aux compos, à la dynamique, aux ambiances... entre tout ça, autant dire qu'on a là un album certes exigeant, aux riffs bigrement tarabiscotés, qui demandera donc un peu plus d'investissement qu'un album de death du tout venant, mais qui promet de grandir encore et encore dans ton petit cœur de deathster mélomane.
Comment ?  ah mais si bien sûr, ceci reste du death metal, et il y a là suffisamment de quoi remuer du croupion et se mettre une bonne peignée dans un pit.
Le Chili, l'autre pays du metal ? Non: c'est LE pays du metal. En voici une nouvelle preuve, et la source ne semble pas prête à se tarir de si tôt !

mercredi 2 mars 2022

UNEARTHLY RITES - Unearthly Rites



Les mille-et-un parpaings du death/doom cuvée MMXXI présente Unearthly Rites et son EP éponyme.
Oh il a pas l'air du truc incontournable, aux premières mesures.
Un début sympathique pour tout amateur de ce genre de délicatesse, mais qui ne fait pas trembler véritablement les fondations du genre.
Sauf qu'à s'arrêter prématurément sur ce sentiment, on ferait une bourde, une grosse.
L'air terne et glauque, un peu amorphe, et puis... et puis, justement ça prend forme, ça commence à se remuer sa graisse, mollement, mais sûrement. Oui, tu dodelines de la tête hein ?  ne nie pas !
Beaucoup de leads un peu random, un growl incompréhensible, du groove de porcasse décérébrée, sale, qui finit par s'emballer sévère, genre bête féroce, sauvage et débridée, qui n'aurait plus qu'une envie: te manger tout cru.
EAT ME ALIVE !