Venymysgourvleydh. Probablement issu d'un ancien dialecte "albionique", ce nom à coucher dehors doit faire très mal si on arrive par miracle à le placer au scrabble.
Entité menée par un homme seul, ayant déjà publié deux demos pour ce projet, et une flopée d'autres sorties pour les nombreux autres groupes plus ou moins confidentiels auxquels ce gus prend part.
Évidemment, c'est du black metal... parfois qualifié de raw, encore que, comparé à d'autres, on est loin de ces productions asthmatiques où l'on peine à discerner qui fait quoi.
Ce qui m'a marqué immédiatement, c'est une capacité à balancer des riffs et des séquences assez catchy sans pour autant sonner trop prostipute.
Et puis j'irai même jusqu'à dire qu'il y a une certaine originalité dans ce black metal, ultra prenant... avec ces morceaux relativement courts, et qui pourtant véhiculent un côté épique, une impression de majestuosité maladive, corrompue jusqu'à l'os.
Porté par des lignes de guitare mélodique, et un chant écorché mais relativement nuancé, un réel travail de composition et d'arrangement, cette troisième demo présente suffisamment de qualités pour qu'on se donne la peine de se pencher sérieusement sur Venymysgourvleydh.
C'est moi ou le UKBM ne s'est jamais aussi bien porté ?
lundi 30 août 2021
VENYMYSGOURVLEYDH - Subterranean Pyre
lundi 23 août 2021
BLUTUMHANG - The Fires of Domination
Blutumhang est la création d'un duo norvégien, qui a sorti sa première œuvre au début de l'été.
Sans surprise, on parle ici de black metal, un rien raw sur les bords... mais surtout majestueux, et plutôt cryptique.
Si on leur reconnaitra un classicisme certain dans nombres de riffs qui auront du mal à cacher leur pédigrée scandinave, cette emphase typiquement nordique, cette impression de faire le pont entre Norvège et Finlande, il ne faudra pas s'arrêter là.
En effet, il y a plus que le simple hommage, plus qu'une recette méticuleusement respectée... Il y a la volonté de développer son identité propre.
Évoquant la terreur des abysses infernales, tout autant que le désir de se perdre dans les étoiles et l'infini de l'espace glacial, au-delà de Charon, entrainé par les psychopompes.
Une intensité nébuleuse, qui ne laisse que peu de répit à l'auditeur.
Un voyage, qui lorsqu'il prend fin, à toutes les chances pour vous laisser quelque peu hagard... et, en tous les cas, fort curieux d'entendre les futures réalisations de Blutumhang.
vendredi 20 août 2021
VOID COLUMN - The Chasmic Death
Pour les insatiables du death metal sombre et hanté, voici une petite demo qui devrait vous plaire.
Originaire de Sherbrooke, Québec, ce groupe ne dévoile que peu d'informations à son sujet, et ce n'est pas plus mal, cela permet de se concentrer sur l'essentiel, à savoir ces trois titres.
Une fois de plus, ne vous attendez pas à de grandes innovations, il n'y en a aucune. Là n'est pas le propos.
En revanche, si vous goutez votre death à l'ancienne, très légèrement mâtiné de doom, de claviers fort fugaces mais qui apportent leur touche fantomatique, de riffs pas très fins, mais franchement efficaces, il y a fort à parier que vous pourriez succomber aux charmes désuets de The Chasmic Death.
La production, suffisamment puissante, et rugueuse juste ce qu'il faut, est idéale pour ce genre de méfait.
On pourra regretter que niveau quantité, il y ait à peine de quoi se boucher une dent creuse (moins de douze minutes, montre en main). Juste de quoi appâter le chaland.
Mais comme il parait que qui trop embrasse, mal étreint... alors tout va bien.
lundi 16 août 2021
ALTAR OF EDEN - Chimeras
Amis consommateurs de death rentre-dedans, de black haineux... et bien désolé, mais celui-ci ne sera pas pour vous.
Encore que... tentez l'aventure. Vous pourriez vous découvrir de nouveaux horizons... aussi sinistres, si ce n'est plus !
Atar of Eden, c'est un projet apparemment originaire du Texas, et qui joue un punk/post-punk... dark punk... new wave... cold wave... 'fin bon vous situez à peu près le truc.
Éminemment respectueux de ses illustres ainés qui ont engendré le genre à la fin des 70s/ début 80s, les individus qui œuvrent derrière font ici preuve d'un certain sens de la composition, simple, mais pas simpliste.
Peut-être encore un peu trop scolaire, mais tout de même grandement appréciable.
De cette bàr passée au phaser qui ouvre le premier morceau jusqu'à ces chants religieux qui clôturent, il se dégage un sentiment d'abandon, de résignation pleine d'amertume, et par la même, curieusement, l'apaisement vous envahi.
On en danserait presque. Moi, en tout cas, j'ai envie de danser, en écoutant la dévergondée Genesis, genre de croisement entre un riffing à la Dead Kennedys, et un emballage glacial et mortifère, façon Joy Division.
Plus globalement, il ne sera pas interdit de penser à Christian Death également.
La basse ici joue un rôle essentiel... déshabillée... des allures d'anorexique même... mais pourtant si belle ! C'est à elle que l'on doit ces lignes mélodiques totalement désabusées !
Et puis il y a le chant, lui aussi dans les canons du genre, plaintes et psalmodies funèbres à gogo.
En ces temps, de bon ton.
lundi 9 août 2021
PROFANE DESECRATION - Abysmal Stillness
Il y a des albums que l'on sent bien dès la pochette, et celui-ci en fait évidemment partie.
Tout ce qu'on peut espérer après un rapide coup d’œil sur ce tourbillon de restes plus ou moins humains et décharnés, on va le trouver parfaitement orchestré par trois énergumènes du Massachussets, dont il semble que ce soit leur première œuvre, si l'on ne compte pas ce live rehearsal sorti l'année dernière, et composé des mêmes titres que l'album ici présent.
Je ne vais pas ergoter des heures dessus: les amateurs de black/death torturé doivent se jeter sur cet album si ce n'est pas déjà fait.
Blindé de riffs difformes et acides, crados, ceux-ci prennent bien souvent des allures plus alambiqués et techniques que ce qu'on pourrait imaginer de prime abord face à ce déluge de terreur primitive. Certains sont même porteurs d'embryons -avortés, of course- de mélodies.
Hystérique et maîtrisé à la fois... j'ai parfois pensé à un genre de métissage entre Morbid Angel, Immolation, et du black chaotique et hérissé de barbelés à la Katharsis... mais au diable le name dropping, chacun y trouvera les références qui sont les siennes.
Côté production, celle-ci se veut naturelle, rêche, bref, le parfait écrin pour une abomination de la sorte. Non mais écoutez moi cette basse gronder et racler dans les bas-fonds, ces guitares corrosives, cette batterie dont les assauts de caisse claire, légèrement en avant dans le mix, sont purement jouissifs !
Sauvage, haineux et sans compromis.
Mais qu'est-ce que vous faites encore là ?
jeudi 5 août 2021
HINTHIAL - :𐌀𐌍𐌔𐌀𐌓:
Hinthial est un projet italien basé en Toscane dont on ne sait pas beaucoup plus, et on s'en accommodera fort bien.
Cette demo composée de deux titres est de toute beauté.
Du heavy aux relents black, ou est-ce l'inverse ? Qu’importe !
Ce qui compte, c'est bien que le talent soit là.
Évacuons aussi de suite ce qui en fera peut-être tiquer certains: oui, le riff d'ouverture, avec ces sonorités un tantinet orientales, les italiens l'ont un peu chipé à Marduk et son morceau Dreams of Blood and Iron... hommage, contrefaçon, ou pur hasard, chacun se fera son opinion.
Pour le reste, si de nombreux riffs sonneront forcément vieille école, il faudrait faire preuve d'une sacrée mauvaise foi pour crier au plagiat intégral.
Et si vous n'avez pas envie de lever aux cieux votre poing rageur passé la moitié de Raśna Sval, quand un autre de ces excellents riffs heavy déboule, c'est probablement que vous me lisez depuis l'au-delà.
La production est plutôt propre, élégante, mais en aucun cas aseptisée... elle sied à merveille à ces morceaux racés. On discerne aisément tous les instruments, y compris la basse.
Le chant également mérite qu'on s'y arrête: conviction dans les vociférations, ferveur dans des déclamations en chant clair... on comprend que ces morceaux ont été finement travaillés avec toute l'attention aux détails nécessaire.
Comme d'habitude avec une demo, on reste un peu sur notre faim. Gageons que cette excellente entrée en matière appelle une suite plus consistante. Le plus tôt sera le mieux !
lundi 2 août 2021
BUBONIC WRATH - The Hemorrhaging in the Womb of a Gutter
Il y a des fois on ne pige pas.
Pourquoi ce projet, initié en solo, aujourd'hui trio, ne semble pas trouver grâce aux yeux -et surtout aux oreilles- de la masse ?
Bon sang, cet EP, sorti en novembre 2018, mérite amplement qu'on s'y intéresse ! Surtout si vous êtes client de black/death/thrash dans son jus necro-punk, caustique et primitif,
Gavé ras la gueule de riffs bonnards, certes pas franchement novateurs, mais très loin d'être inoffensifs, pour certains un tantinet dissonants -sans excès ostentatoires-.
Des riffs qu'on retrouve dés-organisés au sein de compos aux structures pas dégueux, et agrémentés de soli chaotiques comme pas deux.
Il y a une énergie cathartique qui déborde de partout, un vociférateur qui n'est pas en reste... alors non, je vois pas bien pourquoi on continuerait de bouder plus longtemps Bubonic Wrath.
En espérant que le groupe nous propose bientôt une suite.