Si je n'ai jamais été le plus gros consommateur de black à tendance sympho et/ou atmosphérique et/ou pagan, quand une tuerie comme celle-ci vous tombe sous le nez, on n'y réfléchit pas pendant cent sept ans.
Il s'agit là du deuxième album de ce groupe-homme-seul d'origine britannique, mais qui s'est expatrié quelque part au fond de notre Bourgogne.
Assez rarement, on tombe sur ce genre de petit bijou d'équilibre entre différent éléments et sentiments, et les mediums divers pour les véhiculer.
Furieux, haineux, énigmatique, introspectif, ancestral... tous ces adjectifs peuvent sans doute qualifier la musique proposée ici par Auld Ridge... mais surtout... il y a une beauté, élémentaire et triste, qui semble habiter chacune de ces compositions.
On pourra noter aussi ce chant plein de ferveur, ces chœurs magnifiques sur Pant-Mawr, Boniarth, leurs apparitions fantomatiques sur l'interlude Bourgogne.
Admirons également la qualité de ces morceaux aux structures finement travaillées, où tout semble couler de source. Le final de Massacre in 437... cette montée en puissance parfaitement maitrisée.
Et cet ultime Troneck !! Oui, vous pouvez vous incliner.
Il était grand temps de faire cette rencontre.
mardi 27 juillet 2021
AULD RIDGE - Consanguineous Tales of Bloodshed and Treachery
samedi 24 juillet 2021
HEDONIST - Sepulchral Lacerations
Ohlala !
Demo de gros death rentre-dedans et mélodique qui arrive de nul part ! Je ne pouvais pas décemment garder ça sous le coude plus longtemps.
Alors arrive de nul part, pas tout à fait, puisque les trois bougres derrière ce projet sont canadiens. Si cette scène a toujours été prolifique pour le metal en général, il semble que la source n'est pas prête à se tarir, bien au contraire.
Au menu, rien d'inédit, autant être prévenu de suite. Classic shit comme y disent, les autres, là-bas. Mais en revanche, une solide envie de tout envoyer valdinguer sur son passage risque de vous prendre à l'écoute de ce death massif qui combine à merveille le côté mélodique traditionnel du swedeath, avec ces chouettes leads de guitare légèrement cramées, et un groove de porcasse, à faire twerker une horde de mort-vivant.
Qu'on soit bien clair: le dernier deathster à poser l'oreille sur cette tuerie méritera qu'on lui fasse écouter de force le dernier album de SFU en boucle jusqu'à ce que mort s'en suive.
Je déconne pas.
mercredi 21 juillet 2021
CHOKE - It's Hard To Talk Shit, With No Fucking Teeth
Choke, de Californie, ou toute la finesse d'un chanteur aux faux-air de Paul Bearer de Sheer Terror, délicatement posée sur un HC/PxV/grind qui ne s'embarrasse pas de la moindre subtilité.
Ce qui me surprend le plus, c'est que ça sonne très peu west coast... mais carrément de l'autre bord !
Alors c'est sûr, le chant n'y est pas pour rien dans cette orientation... mais globalement, il y a une noirceur continue qui suinte de chacune de ces compos. Et si on avait encore un doute, il n'y a qu'à voir qui ils ont choisi de reprendre à la fin de cet EP: Madball.
Quoiqu'il en soit, ça blast, ça mosh. Ça vous rentre dans le lard, et ça vous dérouille, sec et net.
Les gars de Choke crachent leurs tripes, et toute la haine qui y macérait depuis trop longtemps, manifestement.
Pour mon plus grand bonheur, et peut-être le votre !
lundi 19 juillet 2021
七生報國 - デモ 一
七生報國 (débrouillez-vous comme vous voulez pour savoir comment ça se prononce, et ce que ça veut dire, moi je suis nul en langues asiatiques) nous viennent du Japon (non, sans déc' ?). J'écris au pluriel, mais comme on ne sait rien de bien précis sur ce projet, ça pourrait tout autant être un groupe-homme-seul. J'en suis d'ailleurs assez convaincu, mais bon cela n'est, au fond, pas très intéressant.
Ce qui l'est, en revanche, c'est cette demo.
Amateurs de raw black barré, riche en riffs divers et variés, avec de forts relents de heavy dans certains, et souvent un côté extrêmement poignant, mais aussi fichtrement épique: cette demo est pour vous.
On pourrait parler d'épopée sonore, version brut de décoffrage... qui offre tout de même une variété dans les sentiments évoqués. Jusque des passages très méditatifs, laissant toute latitude à l'esprit pour vagabonder ailleurs.
Certains auront du mal avec la partie rythmique, c'est une évidence.
Outre un son de caisse claire vraiment cheap qui en laissera plus d'un sur le carreau, il vous faudra aussi passer outre un jeu... hmm... approximatif, c'est le moins que l'on puisse dire.
Le pauvre bougre derrière son mini-kit (qui, à vue de pif, doit se composer uniquement d'une grosse caisse/caisse claire/charley) semble vraiment en chier des ronds de chapeau.
Donc non, c'est pas chiadé, c'est pas carré... et pourtant, vous savez quoi ? Pour moi, ça fait partie intégrante du truc, et l'essentiel est là... le véhicule émotionnel du voyage intérieur.
Je suis même intimement persuadé que ça fonctionnerait moins bien -pour ne pas dire pas du tout-, si à l'inverse, le truc respectait une rigueur exemplaire.
mercredi 14 juillet 2021
WITCHES BREW - Witches Brew
Witches Brew est un duo venu des Pays-Bas, et qui semble mené par des membres relativement aventureux, et fermement décidés à ne pas se fixer.
Si les débuts du groupe se sont fait dans la mouvance powerviolence, leur dernier effort en date et deuxième album, Concealed Casket, emprunte la voie d'un blackened death/doom rampant et sournois... alors que le premier album éponyme de 2019 qui nous intéresse présentement, lui, se situe plutôt dans un genre de black maladif, cru, sinueux, tout en gardant un esprit résolument punk et cradingue.
'Pas facile à suivre ces gaillards.
Pourtant je ne vois pas d'incohérence dans leur musique, ni à leur évolution. Pas du tout.
Des prémices death/doom se font déjà entendre sur Witches Brew, comme au milieu de Shadows on the Wood, avant que ça se déchaine furieusement... ou l'entrée de Ash and Bone, qui, de même, laisse ensuite la place à une volée de bois vert avant de se terminer de façon tordue.
Car oui, ces gars-là sont adeptes, non seulement du brouillage de carte, mais aussi de riffs tantôt incendiaires, tantôt parfaitement biscornus.
Ils poussent même le culot à terminer sur deux longues pistes de noise, qui je dois le confesser, m'agacent un peu, tant on attend derrière un ultime déferlement de riffs possédés... qui n'arrivent jamais.
En revanche, si vous avez la bonne idée d'enchainer les deux albums dans l'ordre... mais chut... on en reparlera... un jour, peut-être.
dimanche 11 juillet 2021
PHLEGETHON'S MAJESTY - Downward Journey to Tartaros Domains & Condemned to Dwell in the Forbidden Chasm
Allez, deux demos pour le prix d'une, je vous fait un blot pour ces enregistrements dont le dernier est paru fin avril, et l'autre en 2019.
Dès les premières secondes, on sait où on a posé les esgourdes.
Le black metal des belges ne cache pas son classicisme, son inclination pour les œuvres des norvégiens de la deuxième vague de bm début/mi 90, Darkthrone en tête.
Quoiqu'il en soit, le résultat, s'il ne pourra évidemment être mis au même niveau de celui de ses illustres ainés, mérite tout de même qu'on s'y arrête quelque peu, surtout si vous êtes amateur de ces productions qui fleurent bon le "c'était mieux avant".
Car Phlegethon's Majesty ne manque pas de ces riffs macabres dénués de tout espoir, de ces patterns de batterie répétitifs, et par là même, mediums d'une transe hypnotique.
Non, pas de lumière au bout du tunnel ici.
Uniquement la certitude de la mort, pendant que la vie, elle, se fait plus incertaine que jamais.
jeudi 8 juillet 2021
DIRECT THREAT - Direct Threat
Oh pas besoin d'ergoter des heures sur celui-ci, je ne vous ferai même pas l'affront d'expliquer à qui et à quoi font référence ce nom de groupe et cette pochette.
Direct Threat, c'est huit morceaux d'un sale punk/HC-direct-dans-ta-trogne, extrêmement rugueux, écorché vif, et expédié en même pas dix minutes.
Simple, avec suffisamment de breaks et de changements de tempo qui maintiennent une dynamique et un sentiment d'urgence permanent.
Rhaa et puis ce son, ultra basique, brut, élémentaire... cette caisse claire qui claque parfaitement donne le ton de cet EP dès ses premières mesures, suivie par une basse qui va ramoner vos conduits auditifs, une guitare corrosive comme pas deux, et un aboyeur qui s'est vraisemblablement évadé d'un chenil pour chiens méchants.
Comment ? C'est pas original ? Non peut-être pas, mais j'm'en tape, et je crois qu'eux aussi.
dimanche 4 juillet 2021
FOSSO - Solo Amargo
Le Brésil a rarement été cité pour sa scène black metal.
Jusque là.
Depuis quelques années, il semble que cela pourrait changer, puisque de nombreuses entités dévolues au preto metal semblent éclore de ce côté de l’Amérique du sud.
Et vous l'aurez compris, Fosso, mené par un seul individu, en fait partie.
Plusieurs éléments marquent très vite l'auditeur... Il y a d'abord cette basse, si ronde, particulièrement délectable, les formations bm qui ne cachent pas cet instrument au fond de leurs mixages se faisant rares.
Il y a ces claviers, relativement chépers et éminemment hantés. Énigmatiques, pour le moins.
Et il y a l'ensemble; un black metal plutôt cru, classieux à de nombreux endroits... mais aussi quelque peu à part, comme venant d'ailleurs.
Les éléments précités n'y sont pas pour rien évidemment, en particulier cette basse -oui je radote- qui bien souvent prend le pas sur les riffs de guitare, et même s'il arrive que le tout sonne un chouïa bancal, cela le rend plus attachant qu'autre chose.
jeudi 1 juillet 2021
HALLUXVALGUS - Reflections of Distant Dreams
Mais quelle scène chilienne de frappadingues !
Encore en train de digérer le So It Goes de Demoniac, voilà que déboule cet autre o.m.n.i. pas piqué des hannetons.
Death/thrash: check.
Crust/punk: check.
Prog/psyché: check... oh pinaize... même des bouts de doom là-dedans !
Sceptiques envers ce genre de métissage ? Écoutez ce Reflections of Distant Dreams, et on en reparle après.
Ces compos puent la sincérité, l'envie de rendre hommage tout en suivant sa propre voie, sans se soucier des opinions des nombreux ayatollahs, gardiens de la pureté fantasmée de styles qui au fond leur échappent.
Tour à tour bourrin, chéper, la tête dans les nuages... et les groles bien collées à la crasse terrestre, le tesson de bouteille à la main, et la mine patibulaire.
Servi par une production absolument parfaite, sobre et nature, ces musiciens loin d'être des manchots, évitent aussi l'écueil de la branlette démonstrato-stérile.
Bon sang, c'te tuerie sans nom !