Pas très productifs ces Danois.
Une bombe, un EP en 2017: trois déflagrations punk/Oi! d'une virulence peu égalée, et puis plus rien.
Plus rien, jusqu'à ce jour, et un nouvel EP totalement inespéré. Définitivement, on ne peut pas dire que ce soit des bourreaux de travail, puisqu'il faudra se contenter de quatre titres cette fois-ci.
Mais alors, pour ce qui est de faire sauter le quartier, tomber les murs, et tes chicots par la même occaz', pardon ! Ces gus savent y faire !
Sous des airs ultra bas du front, la musique de Tyrant démontre un talent incroyable, à la fois d'une brutalité inouïe, mais en aucun cas dénuée d'intelligence. Soyons fou, je parlerai même d'une certaine finesse. Ah si, j'insiste.
Parce qu'en toute honnêteté, des groupe du genre, qui pondent des bouses pour décérébrés du macadam, c'est pas ce qui manque. Et si, de fait, c'est la foire au bourre-pif, ça l'est dans une euphorie communicative fascinante, façon Sauveur: la distribution mirobolante de pains tous azimuts. Vi, mais bon sang, par quel miracle alors !? Est-ce les riffs élémentaires à la Ramones-sous-stéroides, fédérateurs dans la haine de son prochain ? Le chant de déménageur façon Paul Bearer (Sheer Terror, tu connais ?) qui parvient lui aussi à glisser quelques subtilités au milieu de la pluie de glaviots qui te tombent sur le coin de la tronche ? Les sacro-saintes bretelles punk/oi!-ides ?
Les voies du saigneur sont résolument impénétrables.
mercredi 23 novembre 2022
TYRANT - Degenerate
mardi 15 novembre 2022
DEPRAVEMENT - Depravement
Déjà auteurs d'une demo pas piquée des hannetons en 2019, ces quatre Finlandais persistent dans la même voie, celle d'un black/death rétrograde qui renverra régulièrement vers le vieux Beherit, entre autres.
Évidemment primitif, lancinant, parfois même rampant dans ses très nombreux mid-tempos, préparant ainsi le terrain pour les assauts barbares, blasts primaires et growls pestilentiels, à volonté.
Les riffs sont d'une simplicité biblique (oui, je blasphème), accompagnés de quelques tremolos AOP. Z'ont même ressorti le vieux synthé rincé sur l'intro de Ceremonial Void.
Et puis ils s'en vont, crapahutant, avec le vent mauvais.
En bref, sûrement des adeptes du courant de pensée engendré par l'éminent philosophe F. Cabrel: "C'était mieux avant".
jeudi 10 novembre 2022
BLACK DOOR - And the Spirit of Old Whispered Words of Amduat
Un black metal ritualiste/atmosphérique, au son volontairement étouffé, opaque.
Qui prend son temps pour installer ses ambiances et t'y faire plonger. La pochette aurait pu préfigurer des sonorités orientales, mais ce n'est pas tout à fait le cas. S'il y a quelques accointances pagan dans certains riffs, c'est entre Soleil Couchant et Levant. Un entre-deux forcément quelque peu énigmatique.
Oh, cette basse, ronde, séduisante, sur The opening of the Mouth (a Spell) ! L'envoûtement devient de plus en plus puissant, une main invisible a resserré son emprise, les incantations, psalmodies et autres plaintes, n'y sont probablement pas pour rien.
Ici, un interlude acoustique, léger, la mélancolie... et puis le venin. Et là, des dissonances flottantes qui semblent t'emmurer vivant. La curiosité de sentiments contradictoires, comme un sous-terrain à ciel ouvert ? Ceci n'a aucun sens, et pourtant...
samedi 5 novembre 2022
NORFULTHING - Norfulthing
Ça va pas.
Définitivement, j'ai le goût des trucs qui marchent de traviole, ami des clampins boiteux et vers de terre spasmophiles, bonjour.
En toute objectivité, il n'y a rien qui va. Ni la production miteuse, ni les compos déviantes aux riffs tordus, glissants, ni cette bàr à la rigidité cadavérique, ni les breaks et les samples qui semblent presque aléatoires, au petit bonheur.
Et le growl de mongoloïde graveleux ? Et la basse maladivement ondulante ?? Non, c'est atroce !
Une sorte de brutal death pour déficients intellectuels et autres satanistes cotorep.
Qui a dit Infester ? Moui, y a un peu de ça.
Mais ce qui est grave, c'est que ça me botte, salement. Mais vraiment. Comme si ce tout, fait de bric et de broc, était par je-ne-sais-quel miracle transcendé, flirtant littéralement avec le génie, pur et simple.
Et pire que tout: j'essaye de te convertir. T'vois bien que ça prend un tour vicieux, l'affaire.