Une obscure masse nébuleuse et menaçante, d'abord diffuse, mais qui vous fera sombrer, puis suffoquer, lentement mais sûrement.
La malignité est ici évidente. En bon français: ça pue.
Ce black/death difforme est l'expression orchestrée du traquenard.
Entre bouffées d'hyperviolence bestiale, ce growl répugnant, et des hallucinations qui vous laisseront médusé, comme ces notes de guitares amplifiées en son clair à la façon de certains groupes de death/doom.
Il faut prendre le temps, jouer sur les émotions, souffler le chaud et le froid... ça serait dommage de gâcher toute cette bonne souffrance.
Acculé de toute part, la conclusion est inéluctable.
Prenez place, je vous prie.
mardi 30 novembre 2021
IRON CHAIR - The Demonstration
jeudi 25 novembre 2021
KRIGSTJØRN - Skikkelser
Parmi les scènes qui semblent en ébullition permanente, la Danoise n'est pas la dernière. Comment ? Ah non, faites pas comme si je vous en avais jamais parlé, je vous prie !
Que ce soit en death, en black, en doom, sludge, rock indé, et j'en passe, je ne cesse de tomber sur de petites perles en devenir de ce côté de la mer du Nord.
Krigstjørn donne dans un black metal, certes pas franchement déroutant pour qui suit avec attention les évolutions (ou non) du genre, mais qui véhicule quoiqu'il en soit un tourment non feint.
Déjà auteur plus tôt cette année d'une demo recommandable, le groupe revient avec cet EP qui semble signifier que le ou les individus à l’œuvre ne sont pas près de s'arrêter en si bon chemin.
De l'emphase, un bm pour la victoire et la défaite (ne sont-ce pas les deux revers d'une même médaille ?), des riffs qui, s'ils auront tendance à faire penser à tout un tas de formations plutôt récentes, n'en sont pas moins solides et tranchants.
En particulier sur les deux derniers morceaux, à mon sens largement supérieurs aux deux premiers. Plus de niaque, plus travaillés dans la construction, la dynamique. Une amertume encore plus présente également.
Seul truc qui me chiffonne un peu, un tout petit point de détail... mais la fin du dernier morceau en fade out... j'ai toujours eu la nette impression que le fade out était une aubaine pour celui qui ne sait pas comment finir sa compo, et ça ne loupe pas ici.
Quoiqu'il en soit, un EP qui devrait interpeller les amateurs du genre, sans l'ombre d'un doute.
dimanche 21 novembre 2021
SOLITARY KEY - Sulphosfurous
Il y a des moments pour tout.
Pour la beauté, pour les œuvres chiadées, fignolées avec soin, mais aussi pour les gros pavés dans la mare qui éclaboussent et en foutent partout.
Leech, l'individu responsable d'Akasha (Vual également) avait offert, en compagnie de deux sombres acolytes, une chouette demo au cours de l'été 2018. Une demo qui ne fait pas dans le détail, vous l'aurez compris.
Un genre de black metal abâtardi de rock occulte et décadent, baignant dans un jus necropunk infernal, opaque, où les riffs rétrogrades à trois notes et le clavier asthmatique complètement rincé n'auront d'égal que la production famélique, supplément souffle et réverbe poussiéreuse, qui emballe le tout.
Glauque, malintentionné, et craspec à souhait. Évidemment j'aime.
lundi 15 novembre 2021
NYCTOPHOROS - Empyreal Darkness
Eh dites, ça fait un bout que je ne vous ai pas parlé de black metal ici.
On va relancer en douceur avec ce EP de Nyctophoros.
Le black atmo n'est pas celui que j'écoute le plus, néanmoins il m'arrive parfois de me retrouver, l'humeur aidant, captivé par ce genre de plaisir vaporeux, et venimeux.
Et ce fut le cas avec ce Empyreal Darkness, ceci en dépit du fait assez évident qu'il n'y a rien d'extraordinaire dans l'approche proposée.
Je me suis pourtant laissé envoûter, sous le charme classique et céleste de ces deux longues compositions.
Ce qui me plait le plus me semble-t-il, c'est que pour le genre pratiqué ici, le mouvement est quasi perpétuel. 'Pas de surplace avec un riff unique qu'on vous assène pendant dix minutes en comptant sur l'effet de répétition pour vous faire décoller. L'hypnose fonctionne pleinement, vous transporte pour un voyage onirique, certes sombre, mais où tout semble couler de source. Une beauté évidente, élémentaire, au milieu de la terreur des ténèbres de l'espace infini.
Nous ne sommes rien.
jeudi 11 novembre 2021
ROTPIT - Into the Rotpit
Une fois de plus, les trois malandrins teutons qui animent Rotpit ne vont pas changer la donne avec cette première demo. La pochette est d'ailleurs bien choisie pour illustrer le contenu.
C'est pour l'amateur de death metal solide, pas prise de tête, efficace, et principalement porté sur le mid-tempo-groovy-pour-shaker-ton-booty.
Oui mais 'tention, y a pas que ça. Et c'est là que je trouve que l'affaire est bien ficelée, sous ses apparences très modestes. Car on trouvera ici pas mal de ralentissements à la fois lourdingues et hypnotiques, mais aussi quelques séquences plus rythmées, voire même une ou deux accélérations bien senties.
Me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, évidemment que je ne crie pas au génie... mais ça serait faire affront à ces zozos-là que de ne pas remarquer le minimum de soin apporté à la dynamique, des morceaux, et de la demo dans son ensemble.
Bref, Deutsche Kolossale Finesse Qualität. J'attends évidemment la suite dans la fosse à purin.
samedi 6 novembre 2021
GHETTO GOSPEL - The Price You Pay E.P.
Ça vous dit une bonne dose de punk/hardcore mâtiné de oi! et de thrash qui tâche, avec intro/outro et nom chipés à 2Pac, le tout expédié en moins de douze minutes qui n'en semblent que trois ? Non ?! Mais si, voyons... vous le regretterez pas !!
À l'oreille, ça sonne terriblement NYHC, pourtant ces joyeux lurons nous viennent de Grèce.
Gros groove, lattage à tous les étages, énergie ultra communicative tout en restant à la fois sombre et, paradoxalement, fun.
Chaud bouillant, ramasse tes dents.
mercredi 3 novembre 2021
SHAPELESS BEING - Dethroned and Renounced
Du contenant au contenu, cette demo ne renversera pas la table par ses prises de risques. Oh non.
Le death metal proposé par le ou les mystérieux loustic(s) derrière Shapeless Being est on ne peut plus balisé, lance des regards enamourés vers Incantation, ainsi que plus globalement vers toute la clique de ces groupes qui réclament l'héritage flamme noire du père McEntee.
Mais quand c'est si bien fait, hein...
Car tout y est: voix d'outre-tombe, riffs au vitriol, et alternances de passages menaçants, puis destructeurs.
Sans génie, mais efficace.